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Perspectives d’investissement de Capital Group

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Commerce
Droits de douane : décryptage
Jared Franz
Économiste
Tryggvi Gudmundsson
Économiste

Une nouvelle salve de droits de douane visant le Canada, le Mexique et la Chine a ébranlé les marchés financiers ces derniers jours, les investisseurs s’efforçant tant bien que mal d’évaluer les répercussions d’une politique américaine de plus en plus incertaine sur l’économie mondiale.


Difficile, en effet, de savoir sur quel pied danser face au flot d’annonces et de volte-face, parmi lesquelles un sursis d’un mois pour le secteur automobile et une pause sur certains droits de douane à l’encontre du Mexique. Si certaines de ces barrières commerciales semblent servir de levier de négociation au service d’autres ambitions politiques de l’administration Trump, la seule certitude est que les annonces de demain annuleront celles d’aujourd’hui.


Notre équipe Capital Strategy Research suit donc les événements de près et analyse les différents scénarios envisageables, pour déterminer comment les droits de douane évoqués pourraient finalement se matérialiser, avec les conséquences possibles pour les perspectives économiques et financières mondiales. Comme nous sommes conscients qu’il faut parfois renoncer à se fier aux modèles d’analyse économique classiques, qui reposent sur les 40 dernières années de données – autrement dit, une époque où le monde était orienté vers plus d’intégration transfrontalière, et non l’inverse – et que cette période semble révolue, les résultats de nos modèles doivent être traités avec la plus grande prudence.


C’est dans ce contexte que nous avons décidé d’analyser les différents scénarios selon quatre angles de lecture, avec leurs issues possibles pour l’économie, les marchés et les entreprises.


Les investisseurs aimeraient sans doute savoir si l’ordre géopolitique mondial se trouve à un tournant décisif, ou si l’on assiste simplement à la poursuite de tendances en développement depuis une dizaine d’années. Probablement un peu des deux. Si l’élection de Donald Trump marque en effet un virage structurel dans la manière dont les États-Unis exercent leur leadership sur le monde, elle constitue aussi un prolongement des dynamiques à l’œuvre depuis de nombreuses années – et pour de nombreuses années encore. Et c’est ce virage structurel adopté par les États-Unis ces dernières semaines qui rend aujourd’hui les marchés plus volatils.


Voici donc les quatre angles de lecture possibles des changements observés dans la politique douanière américaine :


Une grille d’analyse en quatre axes décrit les motivations et conséquences possibles des droits de douane récemment annoncés par le gouvernement américain. Le quart supérieur gauche est intitulé « Découplage : réorganiser les chaînes d’approvisionnement et réduire la dépendance à certains pays ». Ce scénario devrait avoir un impact élevé à long terme, et concerner la Chine. Les secteurs potentiellement concernés sont les technologies, l’énergie, les matériaux industriels, la pharmaceutique, les biotechnologies et l’aéronautique. Le quart supérieur droit est intitulé « Rééquilibrage : réduire le déficit commercial et stimuler la production sur le marché américain ». Ce scénario devrait avoir un impact modéré à long terme, et concerner la Chine, l’Union européenne, le Japon, la Corée du Sud, le Vietnam, l’Inde, le Mexique, le Canada et le Brésil. Les secteurs potentiellement concernés sont l’automobile, l’acier, l’aluminium, l’agriculture, l’alimentation, les produits chimiques, l’électronique grand public, la pharmaceutique, le luxe, la défense, l’énergie et le pétrole. Le quart inférieur gauche est intitulé « Négociation : recourir à la pression économique à des fins politiques ». Ce scénario devrait avoir un impact limité et temporaire, et concerner la Chine, le Mexique, le Canada, l’Union européenne, le Japon et l’Amérique latine. Les secteurs potentiellement concernés sont l’automobile, l’acier, l’agriculture, l’électronique grand public, les machines de construction, les minéraux, la défense, l’énergie, les équipements pour la production de semi-conducteurs Le quart inférieur droit est intitulé « Financement : générer des recettes pour financer les priorités budgétaires du pays ». Ce scénario devrait avoir un impact élevé à long terme, et pourrait déboucher sur des droits de douane universels. Les secteurs potentiellement concernés sont les biens de consommation, l’automobile et l’industrie, avec des pressions sur les prix et les marges dans tous les secteurs.

Source : Capital Group, American Compass. Au 5 mars 2025.

1. Découplage


Les États-Unis cherchent à diversifier leurs chaînes d’approvisionnement, et ainsi à réduire leur dépendance à des pays comme la Chine, première cible de sa « guerre » commerciale. Les hausses de droits de douane qui en découlent sont ainsi destinées à favoriser le rapatriement d’une partie de l’appareil productif sur le sol américain.


2. Rééquilibrage


L’instauration de droits de douane dits réciproques a pour vocation de rétablir l’équilibre avec d’autres partenaires commerciaux, comme l’Europe, le Japon, le Mexique et le Canada, c’est-à-dire à réduire le déficit commercial américain et à favoriser des échanges plus équilibrés avec ces pays.


3. Négociation


L’administration Trump est sans équivoque : certains droits de douane sont destinés à contraindre d’autres pays à servir les objectifs politiques des États-Unis, par exemple pour réprimer l’immigration clandestine ou endiguer le commerce transfrontalier de produits stupéfiants illégaux.


4. Financement


Les hausses de droits de douane constituent également un moyen d’augmenter les recettes des États-Unis, voire de compenser l’impact d’autres décisions, telles que des baisses d’impôts et des réformes réglementaires.


Ces quatre approches joueront chacune un rôle essentiel dans la suite des événements. Par exemple, les droits de douane utilisés comme levier de négociation devraient être limités dans le temps, tandis que ceux qui s’inscriront dans un processus de découplage plus large pourraient être amenés à durer.


Ces enjeux auront sans aucun doute de lourdes répercussions sur l’économie américaine, mais aussi sur l’économie mondiale. Et il sera difficile d’en mesurer tous les tenants et les aboutissements tant qu’ils ne seront pas clarifiés.


Malgré tout, notre scénario de référence demeure le suivant : la croissance américaine pourrait rester solide cette année – entre 2,5 % et 3 % –, car les salaires progressent et stimulent le pouvoir d’achat des ménages, tandis que les bénéfices des entreprises augmentent et favorisent l’investissement. Cette prévision est malgré tout incertaine, puisqu’on ne connaît pas encore l’ampleur et la portée réelles de toutes ces décisions politiques récentes.


Nous avons toujours été convaincus qu’en tant que forces motrices de l’économie, les revenus des ménages et les bénéfices des entreprises font partie des indicateurs les plus fiables pour prédire le niveau de l’activité. Il nous faut toutefois reconnaître que l’actualité géopolitique de ces deux derniers mois est si changeante qu’elle pourrait amener l’activité économique à diverger comme jamais auparavant. C’est pourquoi les investisseurs axés sur la recherche fondamentale auraient peut-être intérêt à oublier, momentanément, leurs modèles d’analyse, et à évaluer les effets de ces événements sans précédent au fur et à mesure qu’ils se matérialisent.



Jared Franz est économiste chez Capital Group et possède 19 ans d’expérience dans le secteur de l’investissement. Il est titulaire d’un doctorat en économie d’University of Illinois à Chicago et d’une licence de mathématiques de Northwestern University.

Tryggvi Gudmundsson est économiste chez Capital Group et possède 16 ans d’expérience dans le secteur de l’investissement. Il est titulaire d’un doctorat (PhD) de London School of Economics and Political Science, ainsi que d’une licence et d’un master en économie d’University of Iceland.


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