À partir de techniques d’analyse par grappes (clustering) et de régression, cet article s’attache à mettre en évidence l’importance de la gestion active et de la recherche fondamentale pour naviguer efficacement dans l’univers hétéroclite des marchés obligataires émergents.
En voici les principaux enseignements :
La dette des marchés émergents est tout sauf homogène : les rendements des emprunts d’État en monnaie locale et en monnaie forte varient considérablement d’un pays à l’autre. Comment est-ce possible ? On pourrait s’attendre à ce que les obligations d’une même région ou assorties d’une note de solvabilité similaire évoluent à l’identique ou du moins en parallèle. Cela peut arriver, mais en raison de nombreuses particularités, ce phénomène reste rare.
Analyse par grappes : l’objectif est de mettre en évidence la corrélation entre les rendements des emprunts d’État de différents pays, un aspect qui peut ne pas être immédiatement évident si l’on se contente d’examiner la répartition par région ou par note.
Dans le cas des titres en monnaie locale, bien que les pays d’Amérique latine soient généralement regroupés, le Chili s’avère plus proche du Brésil que du Pérou. Le Mexique présente quant à lui un profil de rendement distinct de celui des autres pays d’Amérique latine.
Dans le cas des titres en monnaie forte, les écarts semblent moins marqués. L’analyse par grappes des emprunts d’État en monnaie locale et en monnaie forte révèle que le rendement des titres en monnaie locale d’un pays n’évolue pas nécessairement de concert avec celui des titres en monnaie forte.
Analyse de régression : elle sert à identifier les principaux facteurs de rendement des emprunts d’État en monnaie locale et en monnaie forte, et révèle qu’ils diffèrent non seulement entre les titres en monnaie locale et en monnaie forte, mais aussi de manière significative entre les pays, ce qui souligne l’importance d’une recherche fondamentale et d’une analyse au cas par cas.