ESG
Chez Capital Group, l’analyse de données de tiers s’inscrit dans un processus bien plus large de surveillance des investissements potentiels et existants. Les entreprises en portefeuille* sont d’abord passées en revue à l’aide des données ESG de fournisseurs tiers (lorsque ces données sont disponibles) pour identifier les risques potentiels. Nous nous appuyons ensuite sur les connaissances approfondies que nos professionnels de l’investissement ont acquises concernant les entreprises en question, pour déterminer si les problèmes relevés par ces tiers sont significatifs.
CE QU’IL FAUT RETENIR
- Bien que les données ESG de tiers renforcent le caractère objectif du processus d’investissement, les agences qui les fournissent sont rarement d’accord sur la manière d’évaluer les entreprises.
- La recherche fondamentale approfondie produite par Capital Group est donc cruciale, puisqu’elle permet d’analyser comment les émetteurs gèrent les risques ESG potentiels.
- Dans notre surveillance continue des investissements, nous veillons à ne pas nous limiter aux événements individuels et à tenir compte également des enjeux systémiques.
Chez Capital Group, nous sommes convaincus que la prise en compte des grands enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) peut nous aider à cerner les risques et les opportunités à long terme pour les investisseurs. Nous intégrons l’ESG à notre approche d’investissement, The Capital SystemTM, par le biais de trois volets interdépendants conçus pour approfondir notre recherche : recherche fondamentale/cadres d’investissement, processus de veille et dialogue/vote par procuration.
Le volet « veille » de notre processus d’investissement consiste à passer en revue l’ensemble des entreprises en portefeuille à l’aide des normes ESG internationales et des notes de fournisseurs tiers (lorsque ces données sont disponibles), afin d’identifier les risques potentiels nécessitant des recherches plus poussées. Nous nous appuyons ensuite sur les connaissances approfondies que nos professionnels de l’investissement ont acquises concernant les entreprises en question, pour déterminer si les problèmes relevés par ces tiers sont significatifs. Nos décisions d’investissement reposent sur une vision de long terme, le dialogue et l’analyse, et jamais uniquement sur les résultats de l’évaluation des critères ESG.
La prise en compte de données externes nous permet d’éviter tout biais de confirmation et contribue à la mise en œuvre objective de notre processus d’intégration des critères ESG.
Nos critères de veille et notre processus d’évaluation
Capital Group s’appuie sur plusieurs méthodes de notation et des données tierces pour mener une veille sur les entreprises émettrices d’actions et d’obligations. Nous avons mis en place une méthodologie spécifique pour la dette souveraine, que nous développerons dans d’autres publications.
Le filtrage normatif consiste à examiner dans quelle mesure les émetteurs respectent les normes sociales du Pacte mondial des Nations Unies. Il n’existe pas de liste définitive des émetteurs en conformité et en non conformité : tout émetteur noté « Rejeté » par notre fournisseur de données tierces, MSCI, constitue un premier signal d’alerte qui nous incite à mener une enquête poussée.
Nous étudions également les notes ESG globales fournies par MSCI et Sustainalytics, en tenant compte de la mesure dans laquelle les deux sources concordent, et quelle est la note de gouvernance attribuée par MSCI. Pour chaque indicateur, nous avons fixé des seuils spécifiques qui nous permettent de mettre en évidence les problèmes les plus susceptibles d’être significatifs.
Le tableau ci-après répertorie nos critères en vigueur.
Tout au long de l’année, à intervalles réguliers, nous surveillons nos entreprises en portefeuille‡ de manière à identifier au plus vite les changements de note opérés par les fournisseurs tiers.
Nos critères de veille sont régulièrement revus pour garantir l’efficacité du processus et la pertinence de nos sources de données.
Pourquoi tenir compte des données ESG de plusieurs fournisseurs tiers
De prime abord, les notes ESG des différents fournisseurs semblent proches. Par exemple, tant MSCI que Sustainalytics tiennent compte de l’exposition des émetteurs aux risques ESG propres à leur secteur et de la manière dont ils les gèrent.
Mais une étude publiée par Oxford University Press a révélé que les corrélations§ varient grandement, de 0,38 à 0,71 pour les fournisseurs les plus connus. La corrélation mesure l’étroitesse d’une relation entre deux variables : une corrélation de 1 correspond à une relation positive forte, de -1 à une relation négative forte, et de 0 à l’absence de relation.
Cette divergence est avant tout imputable aux différences de méthodologie. MSCI, par exemple, se limite à comparer les sociétés d’un même secteur, tandis que Sustainalytics les évalue en valeur absolue, d’après leur exposition aux risques ESG d’un secteur ou d’une région, en tenant compte des mesures prises pour les atténuer. Par ailleurs, la pondération attribuée à chaque enjeu ESG et l’importance accordée à différentes controverses passées varient d’un fournisseur à l’autre.
Voilà qui conforte notre choix de faire appel à différentes sources et à différents fournisseurs, et qui démontre l’importance d’approfondir la recherche au-delà des notes ESG attribuées par ces tiers.
Notre processus de veille a tendance à mettre en évidence des événements ponctuels plus que des problèmes systémiques
Début 2023, nos spécialistes ESG ont passé en revue environ 200 rapports de veille établis depuis 2021 par nos analystes et gérants de portefeuille. Leur travail a consisté à poser des questions clés à nos professionnels de l’investissement, pour comprendre s’ils considéraient les problèmes signalés comme significatifs par rapport à leur thèse d’investissement. Nous avons également passé en revue les sociétés jugées problématiques pour mieux comprendre les tendances observées dans les différents secteurs.
Cette étude a révélé que les systèmes externes ont tendance à mettre plus souvent en évidence certains domaines dans lesquels les émetteurs sont régulièrement en situation de sous-performance (gestion déplorable du capital humain, clauses de malus et de restitution de rémunération, etc.) et des événements ponctuels (violations des droits humains, scandales de corruption, conflits d’intérêts, etc.) que d’autres indicateurs de risque ESG tels que le risque systémique, de stabilité ou de concurrence, un limogeage d’administrateur ou une pilule empoisonnée (« poison pill »). Dans la plupart des cas, nous avons constaté que l’émetteur en question prend des mesures adéquates pour remédier à la source de la controverse, ce qui n’est pas pris en compte dans la note des fournisseurs tiers. C’est pourquoi il est important d’avoir un processus ESG prévoyant des actions de recherche et de dialogue parallèlement au travail de veille. Dans les cas où nous estimons que les problèmes relevés sont significatifs pour la performance à long terme d’une entreprise, nous nouons le dialogue avec son équipe dirigeante.
Comment communiquons-nous sur notre veille ?
Notre processus de veille s’applique à nos fonds et comptes détenant principalement des actions, des obligations d’entreprise ou des obligations d’État. En moyenne, entre 2 % et 7 % de nos positions (en nombre) sont jugées problématiques et nécessitent une recherche approfondie (données au 28 avril 2023). Nous reconnaissons l’importance de la transparence sur les questions ESG, et savons que nos clients apprécient d’être informés sur la manière dont nous procédons. C’est pourquoi nous publions des informations (quand elles sont disponibles) sur chacun de nos fonds. Désormais, les investisseurs peuvent savoir quelles positions notre processus de veille a signalées comme étant problématiques.
Un situation illustrée avec un portefeuille d’actions type
Au 30 juin 2023,ǁ environ 3 % de positions de notre portefeuille d’actions type étaient jugées problématiques. Elles font l’objet d’une surveillance par nos analystes, ce qui nécessite un niveau renforcé de recherche, et potentiellement de dialogue.
À titre indicatif uniquement.
Sachant que les notes de sources tierces sont de plus en plus utilisées par le marché, il nous permet de comprendre « l’opinion » de ce dernier concernant une entreprise, et pourquoi nous ne sommes pas toujours d’accord avec celle-ci. La plupart de nos clients utilisent des outils ESG tiers, de Morningstar ou encore de MSCI, qui attribuent une note aux positions dans les portefeuilles. Nous nous engageons à publier en toute transparence les résultats de notre suivi, conformément à la manière dont nos clients peuvent examiner leurs portefeuilles en fonction d’autres indicateurs de performance.
La veille offre un moyen d’étayer les autres volets du processus
Notre processus d'intégration des critères ESG repose sur le principe de « l’importance relative » (ou « materiality » en anglais) et vient compléter notre approche d’investissement, The Capital System™. La veille joue un rôle déterminant pour y parvenir. Nous sommes également engagés à affiner constamment chaque étape de notre processus, veille comprise. Nous passons régulièrement en revue notre processus de veille pour veiller à ce qu’il demeure adapté et qu’il permette d’identifier les problèmes importants nécessitant une recherche approfondie. Nous continuerons d’œuvrer à l’amélioration de notre processus pour rester pertinents à mesure que la quantité de données ESG augmente et qu’elles gagnent en maturité.
Pour tout savoir sur l’investissement responsable (ESG) chez Capital Group
Explorer nos nouvelles publications sur l’ESG
* Certaines positions ne font actuellement pas l’objet d’une surveillance par des prestataires externes.
‡ Nos positions font l’objet d’une surveillance par des prestataires externes.
§ Florian Berg et al, « Aggregate Confusion: The Divergence of ESG Ratings, Review of Finance », Volume 26, Issue 6, November 2022, Pages 1315–1344, https://doi.org/10.1093/rof/rfac033
ǁ Données au 30 juin 2023. UNGC : Pacte mondial des Nations unies. Camembert : il comporte l’ensemble des positions surveillées par émetteur. Le processus de veille concerne 100 % des positions en portefeuille, c’est-à-dire 100 % de l’encours du portefeuille, hors liquidités et assimilés. Autres positions : positions pour lesquelles il n’y a pas de données fournies par des tierces parties ou qui ne sont pas concernées actuellement par le processus de veille. Les données actuellement utilisées dans le processus de veille s’appliquent uniquement aux actions, aux emprunts d’État et aux obligations d’entreprise en portefeuille. Les chiffres peuvent ne pas totaliser 100 en raison des arrondis. Tableau des principales positions problématiques : principales positions jugées problématiques en portefeuille (par émetteur) en termes de pondération des actifs, d’après le total des actifs du portefeuille, dont liquidités et assimilés. Les chiffres peuvent ne pas totaliser 100 en raison des arrondis.