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Perspectives d’investissement de Capital Group

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Volatilité boursière
L’Occident est uni
John Emerson
Vice chairperson

L’offensive russe en Ukraine, aujourd’hui la plus grande guerre terrestre en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, affecte des millions d’individus – qui se retrouvent contraints de se rendre dans des abris ou de fuir leur domicile – et pourrait provoquer une crise humanitaire à grande échelle. L’escalade très préoccupante du conflit a des conséquences dramatiques pour les populations civiles prises au piège de cette crise.


Cet article traite des possibles retombées économiques et boursières du conflit.


Vingt ans après les attentats du 11 Septembre, l’alliance transatlantique retrouve sa raison d’être En effet, après des années de scepticisme et de critiques, que ce soit sur le financement de l’OTAN, sur l’application de sanctions après l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014, sur le Brexit ou encore sur le programme « America First » du gouvernement Trump, il est tout à fait remarquable de constater avec quelle rapidité l’Europe et les États-Unis sont parvenus à se rallier pour dénoncer l’agression russe en Ukraine.


Les sanctions internationales se multiplient contre la Russie

Summary sanctions chart

Sources : Capital Group, Conseil de l’Union européenne, Foreign, Commonwealth & Development Office du Royaume-Uni, Département du Trésor et Département d’État des États-Unis. Au 7 mars 2022. Remarque : SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication) gère un système de messagerie interbancaire utilisé par plus de 11 000 établissements financiers. Passeport doré : titres de séjour accordés à des ressortissants étrangers et à leur famille proche moyennant une contribution financière ou un investissement.

Depuis plus de vingt ans, les États-Unis exhortaient l’Allemagne à accroître son budget dédié à la défense, à renoncer au gazoduc Nord Stream 2 et à réduire sa dépendance au gaz russe. Finalement, il n’aura fallu que 72 heures après le début de l’offensive russe pour que le chancelier fédéral Olaf Scholz annonce un virage radical dans plusieurs piliers de la politique étrangère allemande : les dépenses militaires seront augmentées progressivement afin d’atteindre plus de 2 % du PIB du pays (dont une enveloppe immédiate de 100 milliards EUR), des armes fabriquées en Allemagne seront désormais envoyées en Ukraine, et le projet Nord Stream 2 est mis à l’arrêt.


La Suisse, un pays historiquement neutre, a pour sa part adopté l’ensemble des sanctions imposées par l’Union européenne à la Russie, dont le gel des avoirs russes détenus auprès de banques suisses. Même les partisans traditionnels du pouvoir russe, comme Miloš Zeman, président de la République tchèque, condamnent l’incursion sur le territoire ukrainien et appellent à des sanctions sévères.


La Russie exercera sans doute d’importantes représailles pour contrer ces sanctions sans précédent. Elle pourrait par exemple décider de réduire sensiblement – voire de suspendre – ses exportations d’hydrocarbures vers les nations appliquant des sanctions à son encontre, ou encore de restreindre ses exportations de titane et d’autres métaux dits « critiques ». Voilà qui priverait la Russie de revenus pourtant nécessaires, mais la Chine pourrait alors se porter acquéreuse, bien qu’à des prix inférieurs à ceux du marché. Et tout ceci sans compter que depuis qu’elle s’est vue imposer une première série de sanctions économiques en réponse à son annexion de la Crimée en 2014, la Russie a accumulé des réserves d’or et de devises pour améliorer la résistance de son économie.


Le pouvoir russe pourrait également commanditer des cyberattaques de grande ampleur pour déstabiliser les systèmes financiers, énergétiques et de communications d’Europe et des États-Unis.


L’Allemagne se prépare déjà à une réduction des exportations de gaz russe, qu’elle cherche à compenser par une hausse de ses importations de gaz naturel liquéfié (GNL). Il lui faudra cependant construire de nouveaux terminaux méthaniers au bord de la Mer du Nord pour regazéifier le GNL transporté par voie maritime. Il ne fait guère de doute que les prix de l’énergie flamberont en Europe, un phénomène qui accélérera l’inflation et qui freinera la croissance dans la région.


Cela dit, Vladimir Poutine a fait deux mauvais calculs. D’abord, il n’a pas pris en compte le fait que l’Occident puisse s’unir aussi rapidement, en dépit de la dépendance européenne à l’énergie russe, d’un gouvernement nouvellement élu en Allemagne, mais aussi des défis internes susceptibles de détourner les chefs d’État américain, britannique et français des retombées du conflit. Ensuite, il ne s’attendait sans doute pas à une telle force de résistance – tant militaire que civile – de la part du peuple ukrainien.


Malgré tout, je crois que, malheureusement, ce conflit pourrait se solder par une « paix » bancale, avec une Russie qui étendra sa mainmise sur l’Est de l’Ukraine après en avoir détruit les infrastructures. Sauf opposition massive du peuple russe, il est difficile d’imaginer Vladimir Poutine faire marche arrière maintenant. Je m’attends donc à ce que le conflit se dégrade encore, avant que la situation ne finisse par s’améliorer.


Pandémie, inflation, conflit armé : l’année 2022 commence difficilement

global returns chart data

Sources : MSCI, RIMES, Standard & Poor’s. Au 4 mars 2022. Sources : MSCI, RIMES, Standard & Poor’s. Au 4 mars 2022.


John Emerson est vice chairperson de Capital Group International, Inc. et travaille chez Capital Group depuis l’an 2000. Il a été Ambassadeur des États-Unis en Allemagne de 2013 à 2017, avant quoi il a été président de Capital Group Private Client Services.


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