Informations importantes

Ce site Internet s’adresse exclusivement aux Investisseurs institutionnels au Luxembourg.

Si vous êtes un Investisseur particulier, cliquez ici. Si vous êtes un Intermédiaire financier, cliquez ici. Si vous recherchez des informations pour un autre pays, cliquez ici.

En cliquant sur ACCEPTER, vous reconnaissez comprendre et accepter les Mentions légales.

Capital IdeasTM

Perspectives d’investissement de Capital Group

Categories
Technologie et innovation
Un trou d’air dans le nuage : faut-il s’en inquiéter ?
Julien Gaertner
Analyste d’investissement actions
David Penner
Analyste d’investissement actions

Après avoir atteint des sommets vertigineux au début de la crise sanitaire, les actions américaines du secteur du cloud se retrouvent aujourd’hui entraînées dans ce qui commence à ressembler à une spirale descendante.


Entre début novembre 2021 et fin janvier 2022, l’indice BVP NASDAQ Emerging Cloud – dédié aux éditeurs de logiciels hébergés dans le cloud – s’est effondré de 28,5 %, tandis que l’indice Standard & Poor’s 500 Composite, à la composition plus variée, ne perdait que 2,0 %.


Pourquoi les investisseurs ont-ils subitement délaissé ces sociétés ? Les anticipations de prochains relèvements des taux d’intérêt américains y sont pour quelque chose, ceux-ci ayant tendance à pénaliser plus durement que le reste du marché les entreprises à forte croissance comme les éditeurs de logiciels hébergés dans le cloud – également appelés logiciels Software-as-a-service (SaaS). Des taux d’intérêt plus élevés érodent en effet la valeur actuelle des bénéfices que ces entreprises espèrent générer à l’avenir.


Mais les investisseurs se demandent peut-être aussi si la plupart de ces sociétés ne se seraient pas développées trop vite. Après dix ans d’essor formidable et le coup d’accélérateur offert par la crise sanitaire, les éditeurs de logiciels hébergés dans le cloud ont-ils heurté un mur ?


« Ces entreprises ont vécu une décennie exceptionnelle, et je pense que cela va continuer », déclare Julien Gaertner, analyste d’investissement actions qui suit les éditeurs de logiciels américains. « D’après moi, cette transition ne fait que commencer et je reste optimiste concernant les perspectives à long terme de ce secteur. »


Volatilité des actions du secteur des logiciels : attachez vos ceintures


La volatilité est tout sauf une nouveauté pour les actions du secteur des logiciels, dont la valeur a chuté de 20 % à 35 % tous les 18 mois ces dernières années. Les investisseurs doivent donc avoir l’estomac bien accroché et se montrer très patients.


« Face à ces épisodes d’instabilité, j’ai choisi de faire preuve de constance, explique Julien Gaertner. Je privilégie les fondamentaux à long terme et je reste à l’affût d’opportunités pour renforcer mes positions à des cours attrayants. Ces points bas étant généralement (très) éphémères, il faut être prêt. »


Les actions des éditeurs de logiciels sont habituées à subir des corrections

zscaler chart

Sources : Capital Group, Morningstar Direct. Correction : chute d’au moins 10 % du cours boursier. La période de référence du nombre de corrections, de l’ampleur moyenne des corrections et du rendement total annualisé commence en 2007, ou à la date d’introduction en bourse de la société si elle antérieure. Au 31/12/2021.

Le marché sous-estime le potentiel des éditeurs de logiciels


Alors que la plupart des secteurs d’activité traversent des phases d’innovation et de croissance rapide, celui des logiciels est unique en raison des taux de croissance qu’il a pu enregistrer sur de longues périodes.


« À ma connaissance, aucune autre filière n’a les mêmes caractéristiques en termes de longévité de croissance. Ces entreprises se sont développées et ont fait évoluer leur modèle économique à un rythme tout à fait atypique. Au fil du temps, le marché a eu tendance à sous-estimer la durée pendant laquelle elles peuvent enregistrer une croissance forte », explique Julien Gaertner.


La société Workday, qui propose des solutions SaaS de gestion des ressources humaines accessibles par abonnement, est un bon exemple : au moment de son introduction en bourse en 2012, son chiffre d’affaires récurrent augmentait d’environ 100 millions USD par an. Aujourd’hui, c’est chaque trimestre que les entreprises les mieux cotées peuvent potentiellement générer ce chiffre d’affaires récurrent supplémentaire. « Et je pense que ce taux de croissance potentielle doublera encore ces prochaines années. »


En apportant de nouveaux ajustements à leur modèle économique, les éditeurs de logiciels hébergés dans le cloud pourraient en effet passer à la vitesse supérieure. « Aujourd’hui, des entreprises comme Snowflake et Datadog évoluent d’approches de services par abonnement vers des modèles économiques fondés sur la consommation réelle, lesquels pourraient stimuler encore plus leur croissance. »


La phase de croissance des géants des logiciels hébergés dans le cloud a dépassé les anticipations

Microsoft chart

Sources : Capital Group, Refinitiv Datastream. Précédentes estimations : estimations du consensus d’analystes un an avant les chiffres réels.

La cybersécurité et la prochaine vague de croissance


Les opportunités dans le secteur des logiciels sont portées par le besoin pressant de se protéger toujours plus et mieux contre les cyberrisques. Le fait de transférer les données et flux de travail sur le cloud a multiplié le potentiel de menaces de sécurité, une tendance amplifiée par la ruée sur le numérique dans le contexte de la crise sanitaire.


Sur la seule année 2021, plusieurs cyberattaques ont été attribuées au rançongiciel (ou ransomware) REvil développé par des hackers russes, parmi lesquelles celle touchant le principal opérateur américain d’oléoducs Colonial Pipeline, tandis qu’une sérieuse faille de sécurité du logiciel Log4j aurait exposé plus de 89 % des environnements informatiques dans le monde.


Pour Julien Gaertner, « Ces événements sont préoccupants. Il ne se passe pas deux mois sans que surgissent de nouvelles menaces de grande ampleur. Je pense que nous sous-estimons tous à quel point la cybersécurité transfigurera le monde ces dix prochaines années. »


L’adoption du cloud a précipité la transition vers une nouvelle architecture dite « zero trust ». Par le passé, les entreprises stockaient leurs applications et leurs données dans des centres de données centralisés avec un point d’entrée unique protégé par un pare-feu, selon un modèle de type « château fort ».


L’architecture zero trust remplace le centre de données unique par plusieurs serveurs, avec la multiplication des utilisateurs finaux et des flux de travail dans le cloud que cela implique, sans oublier le réseau qui les relie. Pour accéder à chaque service et information, cette approche nécessite l’authentification et la gestion des utilisateurs.


« Profitant de la lenteur à laquelle les fournisseurs traditionnels de solutions de sécurité ont mis à s’adapter au modèle zero trust, plusieurs petits éditeurs de logiciels innovants sont apparus et ont occupé l’espace laissé vacant », raconte Julien Gaertner.


C’est le cas de Zscaler, qui assure depuis 2007 un accès sécurisé aux applications hébergées localement et à distance, ou encore d’Okta, spécialiste de la gestion des identités et des accès qui propose un système permettant aux utilisateurs de se connecter à plusieurs systèmes à l’aide d’un processus unique d’ouverture de session.


Les besoins en cybersécurité augmenteront de concert avec le développement du cloud

CAGR chart

Sources : Capital Group, Statista. "CAGR" : taux de croissance annuel moyen. Données au 31 août 2021.

À l’assaut des mastodontes des bases de données


Plus discret que le thème de la cybersécurité, le marché des logiciels de base de données n’en reste pas moins porté par l’innovation. Toutes les applications, quelles qu’elles soient, ne peuvent fonctionner sans base de données sous-jacente. D’après David Penner, analyste spécialiste du secteur américain des logiciels, le marché des bases de données se développe au même rythme que l’univers des logiciels.


Dissuadées par la complexité liée au remplacement d’une base de données intégrée à leurs processus internes, les entreprises ont tendance à rester (très) fidèles à leurs fournisseurs de base de données. Dès lors, ce marché est à la fois rigide et relativement inerte.


Les fournisseurs traditionnels ont mis du temps à s’adapter, laissant ainsi une place béante à des concurrents nouveaux. Ainsi que David Penner le fait remarquer, « Cela fait des décennies que les bases de données d’Oracle font tourner le monde, mais aujourd’hui, de nouveaux fournisseurs comme MongoDB commencent à se mesurer aux géants historiques du secteur ». Créé en 2007, ce fournisseur de bases de données dans le cloud affiche une croissance impressionnante, de 50 % pour le dernier trimestre publié, et de 44 % pour le précédent. « Il est en train de devenir un leader de nouvelle génération. »


La transition vers le cloud, un phénomène mondial


La montée en puissance des éditeurs de logiciels hébergés dans le cloud ne constitue pas toujours une menace pour les chefs de file historiques. Microsoft, par exemple, a transféré sa suite bureautique Office sur le cloud et créé son service d’infrastructure cloud Azure.


« Microsoft constitue un cas unique, en ce sens que cette société a bâti un empire durant la révolution du PC, avant de connaître une traversée du désert », raconte David Penner. Jusqu’à ce que Satya Nadella en reprenne les rênes opérationnelles en 2014. « Avec la directrice financière Amy Hood, Satya Nadella a imposé un changement de culture. En faisant basculer sa gamme historique de produits dans le cloud et en adoptant un modèle d’abonnement, Microsoft est aujourd’hui le numéro un mondial des logiciels SaaS. »


Grâce à l’exemple de Microsoft et d’autres, une nouvelle génération d’entreprises propose désormais un éventail élargi de services aux petites entreprises et particuliers, et ce partout dans le monde. C’est le cas du créateur d’outils pour l’e-commerce Shopify, de la plateforme commerciale et marketing HubSpot, ou encore du fournisseur de solutions de gestion du capital humain Paycom.


« Pour profiter immédiatement de ce type de services, il suffit de s’y abonner via le site Internet du fournisseur. Avant le cloud, c’était tout simplement impossible », souligne David Penner.


L’adoption du cloud pourrait s’accélérer à mesure que le monde rattrape son retard sur les États-Unis

chart 4 fr

Source : Worldwide Public Cloud Services Spending Guide, IDC. Données au 30 juin 2021.

Conclusion : profiter des corrections pour renforcer certaines positions


Après les valorisations records de nombreux éditeurs de logiciels atteints en 2021, l’investissement dans ce secteur comporte des risques non négligeables, puisqu’il demeure relativement cher malgré sa récente correction.


« Les valorisations sont supérieures à leurs moyennes ou même au niveau des indices, et je ne serais pas surpris qu’elles se compriment encore », conclut Julien Gaertner. « Cependant, la transition vers le cloud est loin d’être terminée, de sorte que le secteur des logiciels a encore de beaux jours devant lui. Mais les investisseurs doivent faire preuve de sélectivité et de patience. »


David Penner abonde dans ce sens : « Cela fait dix ans que le cloud est ‘la prochaine grande innovation’, et je suis convaincu que c’est encore le cas. Rien n’est immuable, mais tant que les ordinateurs et les logiciels continueront à devenir plus intelligents, il n’y a aucune raison que cette tendance cesse à court terme. »


ESG Chart

Source: Capital Group.

 


 



Julien Gaertner est analyste d’investissement actions chez Capital Group, où il couvre les sociétés technologiques américaines et européennes. Il est titulaire d’une licence de Brown University.

David Penner est analyste d’investissement actions chez Capital Group, où il couvre les sociétés technologiques américaines de petite et moyenne capitalisation. Il est titulaire d’un MBA de Stanford et d’une licence de Brigham Young University.


Les résultats passés ne préjugent pas des résultats futurs. Il est impossible d’investir directement dans les indices, qui ne sont pas gérés. La valeur des investissements et le revenu qu’ils génèrent ne sont pas constants dans le temps, et les investisseurs ne sont pas assurés de récupérer l’intégralité de leur mise initiale. Les informations fournies dans le présent document ne constituent pas une offre de conseil en investissement, en fiscalité ou autre, ni une sollicitation à l’achat ou à la vente de titres.

Les déclarations attribuées à un individu représentent les opinions de ce dernier à la date de leur publication, et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de Capital Group ou de ses filiales. Sauf mention contraire, toutes les informations s’entendent à la date indiquée. Certaines données ayant été obtenues de tiers, leur fiabilité n’est pas garantie.

Capital Group gère des actions par le biais de trois entités d’investissement, qui décident en toute indépendance de leurs investissements et de leurs votes par procuration. Les professionnels de l’investissement obligataire assurent la recherche et la gestion d’actifs obligataires par le biais de Capital Group. Pour ce qui concerne les titres apparentés à des titres de participation, ils agissent uniquement pour le compte de l’une des trois entités d’investissement en actions.