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ESG
Industrie agroalimentaire : six grandes tendances à suivre
Rob Beale
Senior Manager ESG
Seema Suchak
Responsable de la recherche sectorielle ESG
Cheryl Wilson
Leitender ESG-Manager

Le système alimentaire mondial traverse une période de bouleversements qui pourrait durer plusieurs décennies. Conscients que les ressources alimentaires deviennent limitées, États, entreprises et consommateurs repensent la manière dont les denrées alimentaires sont produites et consommées. Les innovations abondent et devraient s’accélérer ces prochaines années.


Ce qu’il faut retenir


• Pour nourrir une population mondiale de plus en plus nombreuse, il faudra de nouvelles méthodes de production conformes aux exigences croissantes des autorités et des consommateurs en matière de développement durable.
• En matière d’investissement de long terme, l’innovation engendrera des mutations structurelles sur l’ensemble de la chaîne de valeur agroalimentaire, ce qui sera source à la fois d’opportunités et de risques.
• L’innovation semencière, les engrais à faible impact, l’agriculture de précision, l’agriculture régénératrice, les protéines alternatives et la gestion/réduction des déchets figurent parmi les grandes innovations que nous suivons de près.


Introduction : un fossé alimentaire qui se creuse


L’insécurité alimentaire actuelle, déjà causée par les conflits armés, les chocs économiques, les événements climatiques extrêmes et la flambée des prix des engrais,


risque d’être encore renforcée par la croissance démographique. La population mondiale devrait ainsi atteindre près de 10 milliards d’individus d’ici 2050, une évolution qui créera un fossé alimentaire de 56 % entre les calories produites et les besoins nutritionnels1.


En outre, d’après un recensement effectué en 2022 par l’Organisation internationale du Travail (OIT), plus d’un quart de la population active mondiale travaille dans le secteur agricole – un pourcentage encore plus élevé dans les pays à faibles revenus. Les effets du changement climatique, l’évolution des méthodes de production et la sécurité alimentaire auront donc un impact considérable sur les pays en développement.


Nos systèmes alimentaires sont par ailleurs à l’origine d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre (GES) et de 80 % de la perte de biodiversité, en plus de consommer 70 % de l’eau potable disponible, selon une estimation effectuée en 2023 par l’ONU. Or, l’agriculture intensive, la déforestation, l’utilisation accrue d’engrais synthétiques et toutes les autres méthodes de ces dernières décennies visant à maximiser la production alimentaire ont montré qu’elles ne sont pas viables : les sols s’appauvrissent, et les rendements se dégradent. Une étude universitaire publiée par IOP Science révèle que jusqu’à 20 % des grandes régions agricoles sont concernées par une augmentation significative de la variabilité des rendements sur la période 1981-2010 en raison du changement climatique2. Les projections de la NASA semblent pour leur part indiquer que le rendement mondial moyen du maïs, une céréale constituant la base de l’alimentation humaine et animale, pourrait reculer de 24 % d’ici 2088 si les tendances climatiques actuelles se maintiennent. Dès lors, face aux préoccupations environnementales croissantes, aux effets du changement climatique sur la productivité des cultures et à la désertification des terres arables, de nombreux États explorent de nouvelles méthodes de production alimentaire.


En clair, pour remédier au durcissement des contraintes d’utilisation des terres, des engrais, de l’eau et d’autres ressources, le secteur agricole doit accroître sa productivité. Les nouvelles technologies qui protègent et accroissent les rendements devraient aider à atténuer le déséquilibre entre l’offre et la demande de denrées alimentaires. Il sera également crucial de réduire les déchets alimentaires et de consommer davantage d’alternatives à la viande d’élevage.


 


1. « World Resources Report: Creating a Sustainable Food Future », Tim Searchinger et al, World Resources Institute, juillet 2019.


2. « Changes in yield variability of major crops for 1981–2010 explained by climate change », Toshichika Iizumi et Navin Ramankutty, IOP Science, 2016. Étude menée pour retracer l’évolution de la variabilité des rendements de maïs, de soja, de riz et de blé, et la relier au changement climatique à l’aide de séries de données mondiales spatialement explicites sur les rendements passés et la météo quotidienne.  



Rob Beale est Senior Manager ESG chez Capital Group. Il possède 22 ans d’expérience dans le secteur de l’investissement et a rejoint Capital Group il y a 21 ans. Il a débuté sa carrière dans l’équipe de vote par procuration chez J.P. Morgan. Il est titulaire d’une licence d’océanographie et biologie marine de Southampton University, ainsi que des certifications Chartered Financial Analyst® et Investment Management Certificate (IMC). Rob est basé à Londres.

Seema Suchak est responsable de la recherche sectorielle ESG chez Capital Group. Elle possède 18 ans d’expérience dans le secteur de l’investissement et a rejoint Capital Group en 2021. Auparavant, Seema a été analyste senior spécialisée dans l’investissement durable chez F&C Asset Management (aujourd’hui BMO Global Asset Management), puis elle a dirigé la division de recherche sur le développement durable chez Schroders Investment Management. Elle est titulaire d’un master en affaires internationales de Birbeck (Université de Londres), et d’une licence en relations internationales en langue française de l’Université de Birmingham. Seema est basée à Londres.

Cheryl Wilson est Senior ESG Manager chez Capital Group. Elle possède 11 ans d’expérience dans le secteur de l’investissement et a rejoint Capital Group en 2021.  Elle est titulaire d’un master en sciences climatiques et environnementales de Queen’s University, d’un master en politique publique de Columbia University, et d’une licence en biologie de Queen’s University.


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