Avant la crise financière mondiale de 2008, la duration – mesure de la sensibilité d’un portefeuille obligataire aux variations des taux d’intérêt – était une alliée précieuse pour les investisseurs orientés revenus ou crédit. Mais au cours de la décennie qui a suivi la crise financière1, les atouts de la duration ont semblé s’atténuer : elle a produit une rendement plus limité et son pouvoir diversificateur s’est réduit. Le début de l’année 2022 a marqué un tournant décisif dans la relation entre duration et crédit. Dans un contexte de hausse agressive des taux d’intérêt menée par des banques centrales soucieuses de lutter contre l’inflation, la duration a généré des rendements négatifs dans un contexte plus que difficile pour les actions et pour le crédit – période où, précisément, les avantages de diversification de la duration auraient dû profiter aux investisseurs.
En effet, l’association de rendements plus élevés à une évolution de l’environnement macroéconomique devrait désormais permettre à la duration de retrouver plusieurs de ses vertus pour les portefeuilles obligataires. L’heure est donc venue pour les investisseurs orientés « rendement » et « crédit » de se réconcilier avec la duration.
- Quand tout va bien : dans un environnement de marchés stables, la duration devrait à nouveau constituer une source appréciable de revenus, au même titre que l’exposition au crédit.