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Tarifs douaniers : analyse de leur incidence sur l’économie mondiale
Jayme Colosimo
Responsable de placements
Harry Phinney
Responsable de placements en titres à revenu fixe
Natalya Zeman
Responsable de placements

Le 2 avril 2025, les investisseurs ont pu obtenir plus de détails sur l’orientation de la politique commerciale américaine lors du fameux « Jour de la libération ». En effet, même si beaucoup espéraient une approche plus modérée, l’administration Trump a annoncé des tarifs douaniers globalement plus élevés que prévu. Le Canada a toutefois bénéficié d’un certain répit, puisqu’il a été épargné par l’imposition généralisée de tarifs sur l’ensemble de ses produits. M. Trump a néanmoins décidé de frapper d’un droit de douane de 25 % toutes les automobiles fabriquées à l’étranger dès minuit le 2 avril, ce qui pourrait avoir de graves conséquences pour le secteur automobile canadien. De plus, il maintient les tarifs douaniers précédemment annoncés sur l’acier et l’aluminium ainsi que ceux de 25 % sur les marchandises non conformes à l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM).


Toutes ces mesures laissent présager un ralentissement de la croissance économique, une hausse de l’inflation et des baisses de taux d’intérêt au Canada. Par ailleurs, les marchés boursiers ont piqué du nez aux États-Unis et au Canada. Ils ont également cédé du terrain en Europe et en Asie.


Si cette situation persiste et que les tarifs douaniers demeurent au niveau le plus élevé des propositions initiales, les États-Unis et le reste du monde pourraient plonger en récession. Les mesures de rétorsion tarifaire du Canada, de l’Union européenne (UE), de la Chine et d’une série d’autres pays restent préoccupantes, tout comme celles des États-Unis.


Cela dit, est-ce que les tarifs douaniers sont utilisés comme une tactique de négociation? Selon nous, ceux nouvellement annoncés constituent un point de départ aux négociations et ne serviront probablement pas de feuille de route pour ceux qui pourraient être appliqués dans six à douze mois. Néanmoins, la rhétorique utilisée et les répercussions économiques à court terme nous incitent à la prudence. Il est encore trop tôt pour tirer des conclusions sur les conséquences des tarifs douaniers sur la croissance économique et l’inflation, étant donné le vaste éventail de secteurs et de pays touchés par les nouvelles politiques.


Calendrier des annonces de tarifs douaniers

Date

Région ou secteur

Mesures prises ou envisagées

20 janvier 2025 

Canada, Mexique et UE

Le président Donald Trump menace d’imposer des tarifs douaniers au Canada, au Mexique et à l’UE.

1er février 2025

Chine, Canada et Mexique

Il impose des droits de 10 % à la Chine et de 25 % au Canada et au Mexique à partir du 4 février.

3 février 2025

Canada et Mexique

Il repousse d’un mois l’entrée en vigueur des tarifs douaniers imposés au Canada et au Mexique.

4 février 2025

Chine

Les tarifs imposés à la Chine entrent en vigueur. La Chine riposte en imposant ses propres droits de douane et en contrôlant ses exportations.

10 février 2025

Acier et aluminium

Le président Donald Trump annonce des tarifs douaniers de 25 % sur l’acier et l’aluminium à compter du 12 mars

25 février 2025

Cuivre

Il ordonne une enquête pour déterminer si les importations de cuivre constituent une menace à la sécurité nationale.

26 février 2025

UE/automobiles

Il menace d’imposer des tarifs douaniers sur les automobiles en provenance de l’UE.

1er mars 2025

Bois d’œuvre

Il ordonne une enquête pour déterminer si les importations de bois d’œuvre constituent une menace à la sécurité nationale.

4 mars 2025

Chine, Canada et Mexique

Les tarifs de 25 % imposés au Canada et au Mexique et les droits supplémentaires de 10 % imposés à la Chine entrent en vigueur.

4 mars 2025 

Canada

Le président Trump menace d’imposer de nouveaux tarifs en réponse aux mesures de rétorsion tarifaire du Canada.

6 mars 2025

Canada et Mexique

Il modifie les tarifs imposés au Canada et au Mexique afin de minimiser les perturbations dans l’industrie automobile.

24 mars 2025

Venezuela

Il impose des droits de 25 % contre tout pays achetant du pétrole ou du gaz vénézuélien.

25 mars 2025

Automobiles

Il impose des droits de 25 % sur les véhicules et les pièces automobiles importés.

2 avril 2025

Monde

Il impose des tarifs douaniers de base de 10 % sur toutes les importations, et ce, dès le 5 avril. Par ailleurs, les pays avec lesquels les États-Unis ont d’importants déficits commerciaux seront soumis à des droits de douane plus élevés à compter du 9 avril.

Source : Capital Group. Au 2 avril 2025.

1. Quels sont les objectifs du président Trump en matière de tarifs douaniers?


Les tarifs douaniers annoncés dernièrement par l’administration Trump marquent un changement important dans la position des États-Unis à l’égard du commerce mondial. En effet, les tarifs qui se concentraient initialement sur la politique étrangère, la sécurité aux frontières et le trafic de drogue mettent maintenant l’accent sur des mesures protectionnistes qui visent à remédier aux déséquilibres commerciaux que l’administration juge injustes. M. Trump a déclaré dans son décret tarifaire du 2 avril que le commerce extérieur et les pratiques économiques ont créé une urgence nationale.


Ainsi, en plus de chercher à corriger une dynamique commerciale jugée désavantageuse, il s’est fixé d’autres objectifs, comme celui d’augmenter les revenus tirés des tarifs douaniers afin de compenser le coût des baisses d’impôts prévues.


		Ces quatre encadrés décrivent les motivations qui sous-tendent les récents tarifs douaniers des États-Unis et les conséquences qu’ils entraînent. L’encadré supérieur gauche correspond au scénario de découplage, qui consisterait à déplacer les chaînes d’approvisionnement et à réduire la dépendance à l’égard de certains pays. Il présente les répercussions potentielles, qui selon ce scénario devraient être considérables et persistantes pour les pays et les secteurs touchés. La Chine et les secteurs des technologies de l’information, de l’énergie, des matériaux industriels, des produits pharmaceutiques, de la biotechnologie et de l’aéronautique seraient les plus touchés. L’encadré supérieur droit correspond au scénario de rééquilibrage, selon lequel on réduirait les déficits commerciaux et stimulerait la production intérieure. Ce scénario devrait avoir des répercussions modérées, persistantes et mitigées, potentiellement sur la Chine, l’UE, le Japon, la Corée du Sud, le Vietnam, l’Inde, le Mexique, le Canada et le Brésil, entre autres. L’automobile, l’acier, l’aluminium, l’agriculture, l’alimentation, les produits chimiques, l’électronique grand public, les produits pharmaceutiques, les biens de luxe, la défense, l’énergie et le pétrole figurent parmi les secteurs pouvant être touchés. L’encadré inférieur gauche correspond au scénario de la négociation, qui consisterait à créer un effet de levier au moyen de pressions économiques pour atteindre des résultats stratégiques. Ce scénario devrait avoir des répercussions moindres et temporaires, potentiellement sur la Chine, le Mexique, le Canada, l’UE, le Japon et l’Amérique latine, entre autres. L’automobile, l’acier, l’agriculture, l’électronique grand public, les machineries de construction, les minéraux, la défense, l’énergie et l’équipement de semi-conducteurs figurent parmi les secteurs pouvant être touchés. L’encadré inférieur droit correspond au scénario du financement, qui permettrait de générer des revenus pour financer les priorités du budget national. Ce scénario devrait avoir des répercussions considérables et persistantes. Il pourrait déboucher sur un tarif universel appliqué de façon générale. Il pourrait notamment toucher les secteurs des biens de consommation, de l’automobile et de l’industrie, tout en ayant une incidence sur les prix et en exerçant une pression sur les marges dans tous les secteurs.

Sources : Capital Group, American Compass. Au 5 mars 2025.

2. Quelle sera l’efficacité des tarifs douaniers pour atteindre ces objectifs?


Les tarifs douaniers peuvent contribuer à réaliser les objectifs géopolitiques de découplage, de négociation et de génération de revenus (bien qu’il s’agisse en fait d’une forme de taxe régressive), mais ce n’est pas gagné d’avance dans le cas du rééquilibrage. À court terme, la balance commerciale pourrait s’améliorer, mais avec le temps, les taux de change, les taux d’intérêt et les prix relatifs s’ajustent pour équilibrer l’épargne, l’investissement et la production.


Au bout du compte, les tarifs douaniers risquent plutôt de réduire le volume des échanges avec un pays donné sans modifier la balance commerciale elle-même. Par exemple, bien que les importations américaines en provenance de Chine aient considérablement diminué en 2018 et 2019, cette baisse a été largement compensée par l’augmentation des importations en provenance d’autres pays.


 3. Quelle sera l’incidence des tarifs douaniers sur l’activité économique et les marchés?


On peut difficilement évaluer les effets des tarifs américains, car ils dépendent en grande partie de facteurs spécifiques, comme les objectifs, les produits visés, les taux des nouveaux tarifs et les possibles exemptions. En outre, on doit tenir compte des réponses politiques potentielles des autres pays, y compris les mesures de rétorsion, les accords commerciaux bilatéraux et l’abaissement potentiel des barrières commerciales afin d’alléger les restrictions imposées aux entreprises américaines sur les marchés mondiaux. En somme, la modélisation de l’incidence des tarifs douaniers repose en bonne partie sur diverses hypothèses et sur les réponses politiques potentielles de chaque pays.


Voici un aperçu des possibles effets des tarifs douaniers :


Croissance – Les tarifs douaniers provoquent généralement un choc d’offre négatif, en augmentant les prix et en freinant la croissance par le biais de divers mécanismes. Ces mécanismes peuvent inciter les entreprises à reporter leurs investissements et réduire le pouvoir d’achat des ménages.


L’ampleur de ces effets sur la croissance dépendra de plusieurs facteurs, notamment de la durée de l’imposition de tarifs douaniers plus élevés, de la nature des mesures de rétorsion et des contre-mesures tarifaires, de l’efficacité de la perception des tarifs et des répercussions sur les conditions financières mondiales.


Lors du premier mandat du président Donald Trump, la croissance du produit intérieur brut (PIB) américain a atteint en moyenne 2,7 % entre 2017 et 2019, en dépit de la guerre commerciale. Toutefois, cela s’explique peut-être par le fait que les droits de douane n’ont finalement pas été importants. En fait, ils ont doublé entre 2017 et 2019, mais la hausse ne représentait alors que 0,2 % du PIB.


Inflation – Les entreprises risquent de refiler aux consommateurs l’augmentation du coût des biens importés en haussant les prix. Par ailleurs, les tarifs douaniers peuvent réduire la concurrence internationale, ce qui donne aux producteurs nationaux une plus grande marge de manœuvre pour majorer les prix, exacerbant ainsi les pressions inflationnistes. On estime généralement que les consommateurs absorbent de 30 % à 50 % du coût, mais que ce taux peut être plus élevé dans le cas de produits difficilement substituables.


Pour savoir si cela se traduira par une inflation soutenue, il faut attendre la réaction de la Réserve fédérale américaine (Fed) au choc sur les prix. Les responsables de la Fed pourraient ne pas tenir compte d’une augmentation ponctuelle des prix causée par la hausse des tarifs douaniers. Par contre, s’ils jugent que l’inflation de base s’éloigne trop de l’objectif de la banque, ils pourraient décider de reporter la baisse des taux d’intérêt.


 4. Le président Trump a-t-il l’autorité légale de poursuivre la hausse des tarifs douaniers?


Pour imposer les tarifs réciproques récemment annoncés, M. Trump a invoqué l’autorité de l’International Emergency Economic Powers Act (IEEPA), de la National Emergencies Act et de la Trade Act of 1974, citant une situation d’urgence liée à « des déficits commerciaux annuels importants et persistants aux États-Unis ». Il a également mis en œuvre d’autres tarifs dans l’intention déclarée de lutter contre les urgences liées à l’immigration illégale et aux drogues illicites.


Le recours à ces mesures pour imposer des tarifs est sans précédent et fera probablement l’objet de contestations judiciaires, mais les tribunaux se fient généralement au président en ce qui concerne les tarifs et la sécurité nationale. Pendant le premier mandat de M. Trump, certains tarifs ont été bloqués temporairement, mais les tribunaux n’ont annulé aucune décision. Le Congrès pourrait également prendre des mesures visant à restreindre le pouvoir exécutif d’appliquer les tarifs unilatéralement même si aucune mesure de ce genre n’a été prise lors du premier mandat. Le 3 avril dernier, les sénateurs Chuck Grassley et Maria Cantwell ont présenté un projet de loi bipartite qui exigerait l’approbation du Congrès pour l’imposition de nouveaux tarifs, mais il reste à voir si cette démarche aboutira.


L’opinion publique pourrait toutefois faire changer le point de vue de M. Trump sur les tarifs. Par le passé, la Chine, l’UE et d’autres pays ont adopté des mesures de rétorsion tarifaire à l’égard de produits précis provenant de secteurs aux États-Unis qui exerçaient une forte influence politique sur l’administration américaine. Une réaction sévère du marché pourrait également avoir un impact sur les décisions du président, bien que celui-ci ait déjà démontré que les difficultés à court terme du marché ne l’empêcheront pas de poursuivre ses objectifs. 


 5. Quelles seront les répercussions sur les régions et secteurs dans le monde?


Tarifs par région

Région(s)

Mesures 

Effets potentiels

Canada et Mexique

Tarifs de 25 % sur les biens non conformes à l’ACEUM, mais exemption de nouveaux tarifs réciproques 

  • Les États-Unis comptent pour environ 80 % des exportations du Mexique et du Canada, tandis que ces deux pays comptent chacun pour environ 15 % des importations américaines. Les États-Unis dépendent d’importations précises, y compris celles liées à l’horticulture au Mexique et à l’énergie au Canada.
  • Le Canada a annoncé des mesures de rétorsion tarifaire, tandis que le Mexique a déclaré qu’il communiquerait avec le gouvernement des États-Unis avant de faire une annonce.
  • Le Mexique et le Canada ont été épargnés le 2 avril, mais l’examen de l’ACEUM prévu en 2026 pourrait avoir lieu plus tôt.

Chine

34 % de droits supplémentaires annoncés le 2 avril en plus des droits de 20 % déjà mis en œuvre 

  • Les exportations vers les États-Unis représentent environ 15 % des exportations totales de la Chine, si bien que l’impact pourrait ne pas être aussi important qu’il l’a déjà été.
  • La guerre commerciale de 2018 entre les États-Unis et la Chine a entraîné, dans l’empire du Milieu, un ralentissement de la croissance économique, la dépréciation du yuan et la chute des marchés boursiers. La Chine a toutefois réussi à maintenir sa part des exportations mondiales et son excédent commercial au cours des années suivantes.

UE

Tarifs réciproques de 20 % annoncés le 2 avril

  • Outre les tarifs annoncés le 2 avril, l’UE pourrait aussi être touchée par les droits sur l’acier et l’aluminium, ainsi que ceux sur les automobiles.

 

Asie excluant la Chine


Tarifs variant d’un pays à l’autre, au 2 avril. Certains des droits les plus importants :

Vietnam 46 %
Taïwan 32 %
Japon 24 %
Inde 26 %
Corée du Sud 25 %
Thaïlande 36 %
Indonésie 32 %
Malaisie 24 %

  • Les États-Unis affichent constamment un déficit commercial important dans la région. Certaines économies en Asie appliquent des droits tarifaires plus élevés sur les importations américaines que ceux imposés par les États-Unis à ces pays.
  • De nombreuses régions asiatiques sont étroitement liées au commerce mondial, y compris les chaînes d’approvisionnement chinoises. Les économies nouvellement industrialisées et axées sur l’exportation (comme Taïwan, la Corée du Sud et Singapour) semblent plus vulnérables.
Sources : Capital Group. Au 2 avril 2025.

 


Tarifs par secteur

Industrie

Mesures

Date

Effets potentiels

Acier et aluminium

Les tarifs douaniers sur l’aluminium passeront de 10 à 25 %. L’aluminium et l’acier seront exclus d’autres droits réciproques.

Les exemptions accordées précédemment à l’Argentine, à l’Australie, au Brésil, au Canada, à l’UE, au Japon, au Mexique, à la Corée du Sud, à l’Ukraine et au Royaume-Uni seront éliminées.

 

Entrée en vigueur le 12 mars 2025

  • M. Trump a déclaré que des pays qui ont un excédent d’acier et d’aluminium, dont la Chine, exploitent les exemptions existantes, comme les quotas et les accords de libre-échange, ce qui est contre-intuitif.
  • L’UE et le Canada sont probablement les plus touchés, suivis du Mexique, du Brésil, de la Corée du Sud et de l’Afrique du Sud.
  • Cela pourrait s’avérer favorable pour les producteurs d’acier américains, qui pourront augmenter leurs prix en raison de la diminution de la concurrence. Cependant, les consommateurs d’aluminium, comme les secteurs de l’automobile et de la construction, pourraient en souffrir puisque les États-Unis dépendent fortement des importations d’aluminium.
  • Il pourrait aussi y avoir un effet inflationniste de second ordre. La demande d’acier est influencée par les secteurs très sensibles aux taux d’intérêt (automobile, construction et fabrication).
  • L’incertitude entourant les tarifs pourrait également se traduire par un ralentissement des dépenses en capital, ce qui freinerait la demande d’acier et d’aluminium.

Cuivre

Exemption de tarifs réciproques

Un rapport doit être présenté au plus tard le 22 novembre 2025.
  • M. Trump a ordonné la tenue d’une enquête sur les importations de cuivre, citant le rôle de ce métal dans la défense, l’infrastructure et les technologies émergentes.
  • Les États-Unis dépendent fortement des importations de cuivre, qui représentent plus de la moitié de leurs besoins de consommation.
  • Le Chili, le Canada et le Pérou devraient subir les répercussions les plus importantes si des tarifs sont imposés.

Bois d’œuvre

Exemption de tarifs réciproques


Un rapport doit être présenté au plus tard le 26 novembre 2025.
  • Comme dans le cas du cuivre, M. Trump a ordonné la tenue d’une enquête pour déterminer si la dépendance à l’égard des importations de bois d’œuvre représente une menace pour la sécurité nationale.
  • Cela risque d’entraîner des coûts plus élevés dans l’industrie de la construction américaine.
  • Le Canada devrait subir les répercussions les plus importantes si des tarifs sont imposés, suivi de l’UE, de la Chine, du Vietnam, du Brésil, du Chili et du Mexique.

Automobiles

Tarif de 25 % imposé le 2 avril, mais exemption de nouveaux tarifs réciproques

Annonce faite par décret le 25 mars 2025

  • Le secteur de l’automobile est déjà touché par les droits de douane imposés au Mexique et au Canada. Environ 50 % des voitures vendues aux États-Unis sont fabriquées dans ce pays, le reste provenant du Mexique, du Canada, de l’Asie et de l’Europe.
  • Ayant déjà déplacé à l’avance une bonne partie des stocks de pièces d’automobiles au-delà des frontières, les constructeurs de véhicules automobiles ont peu de marge de manœuvre pour atténuer les effets de ces droits à part hausser les prix.
Produits agricoles

Imposition de tarifs réciproques

Annonce faite le 2 avril 2025

  • L’Asie impose généralement des droits de douane plus élevés sur les produits agricoles. Il lui serait politiquement difficile de réduire ces droits dans le cadre de négociations.

Pétrole et gaz

Exemption de tarifs réciproques

Suggestion formulée à la mi-février, mais aucun tarif imposé jusqu’à présent

  • M. Trump a laissé entendre que les droits de douane sur le pétrole et le gaz pourraient stimuler la production américaine en raison de la hausse des prix intérieurs. Cependant, on ne sait pas dans quelle mesure la production américaine s’accroîtrait vu le décalage entre le pétrole léger produit au pays et le pétrole lourd requis par de nombreuses raffineries américaines.
  • Le Canada serait le plus touché si des tarifs étaient imposés, suivi du Mexique..

Produits pharmaceutiques

Exemption de tarifs réciproques

Il a été suggéré que les tarifs douaniers soient annoncés en même temps que ceux sur le bois d’œuvre.

  • L’imposition de tarifs dans l’industrie pharmaceutique présente un contraste frappant avec le passé. Depuis 1994, les États-Unis et leurs partenaires commerciaux ont accepté l’élimination réciproque des droits de douane sur les produits pharmaceutiques et chimiques servant à la production de médicaments.
  • Comme les chaînes d’approvisionnement pharmaceutiques sont situées partout dans le monde, il faudra éclaircir la manière de définir «fabriqué aux États-Unis».
  • Les prix grimperaient probablement, ce qui exacerberait les pénuries de médicaments.
  • Les tarifs douaniers pourraient nuire aux fabricants de médicaments génériques, qui ont du mal à refiler les coûts aux consommateurs et affichent des marges de profit très minces. La plupart des médicaments génériques sont importés, l’Inde et la Chine étant les principaux fournisseurs.
  • L’UE, Singapour, la Suisse, l’Inde et la Chine figurent parmi les exportateurs de produits pharmaceutiques qui pourraient bénéficier d’un répit, mais il reste à voir s’il y aura d’autres tarifs.

Semi-conducteurs

Exemption de tarifs réciproques

Il a été suggéré que les tarifs douaniers soient annoncés en même temps que ceux sur le bois d’œuvre.

  • M. Trump a menacé d’imposer des tarifs douaniers aux semi-conducteurs «dans un avenir très proche». Cependant, puisque les semi-conducteurs sont le fondement de l’économie numérique moderne et qu’à l’heure actuelle, les États-Unis n’ont pas de solutions de rechange locales pour remplacer les importations, ces tarifs pourraient avoir un effet inflationniste.
  • D’une incroyable complexité, les chaînes d’approvisionnement se trouvent partout dans le monde. Les entreprises pourraient donc avoir recours à des moyens de contournement.
  • Les marchés émergents en Asie (y compris la Chine, Taïwan, la Malaisie, le Vietnam, la Thaïlande et la Corée) ainsi que l’UE seront probablement les plus touchés. Bon nombre de ces pays ont évité les tarifs pendant la guerre commerciale de 2018-2019, mais il y a peu de chances que cela se reproduise
Source : Capital Group. Au 2 avril 2025. 



Évaluation de la suite des choses


Dans l’ensemble, nous nous attendons à ce que le processus se poursuive et que bon nombre des tarifs promulgués fassent l’objet de rajustements. Initialement, les droits tarifaires pourraient être plus élevés à court terme, mais inférieurs à long terme, selon le secteur ou la région. Fort heureusement, bon nombre d’entreprises ont les reins financiers solides et jouissent de marges bénéficiaires historiquement élevées. Les coûts des intrants augmenteront pour certaines entreprises, mais l’ampleur de ces hausses demeure incertaine.


Si les tarifs durent longtemps et sont très élevés, les coûts des intrants pourraient atteindre un niveau obligeant les entreprises à réduire leurs dépenses en capital ou leurs effectifs. Ils risquent même de provoquer une récession. Les mesures de rétorsion tarifaires posent un risque important que nous surveillons. Enfin, si les tarifs proposés persistent, les estimations des bénéfices pourraient faire l’objet de révisions à la baisse, puisque les taux initiaux sont plus punitifs que prévu.


 



Jayme Colosimo est responsable de placements et possède 24 ans d’expérience dans le secteur (au 31 décembre 2024). Elle est titulaire d’une MBA et d’un baccalauréat en commerce international du Westminster College de Salt Lake City, dans l’Utah.

Harry Phinney est responsable de placements en titres à revenu fixe et possède 19 ans d’expérience dans le secteur (au 31 décembre 2024). Il est titulaire d’une MBA en commerce international de l’Université de Northeastern, d’une maîtrise en statistiques appliquées et mathématiques financières de l’Université de Columbia et d’un baccalauréat en économie politique internationale de l’Université de Northeastern.

Natalya Zeman est responsable de placements en actions et possède 9 ans d’expérience dans l’industrie (au 31 décembre 2024). Elle est titulaire d’un baccalauréat de l’Université d’Oxford.


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