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Santé
Quel remède face à la faiblesse actuelle des cours dans le secteur chinois de la santé ?
Natalya Zeman
Directeur des investissements
Emily Liao
Directrice des investissements
CE QU’IL FAUT RETENIR
  • Le secteur de la santé est celui qui affiche les moins bons résultats en Chine depuis le pic enregistré par le marché l’an dernier – un recul qui s’explique par les tensions géopolitiques, les risques macroéconomiques et la politique intérieure.
  • Essor de la demande, dépenses de santé en hausse. À long terme, les perspectives du secteur de la santé chinois restent encourageantes, car l’évolution démographique du pays ainsi qu’une réforme nationale du système de santé viennent renforcer ses fondamentaux.
  • La sélectivité est essentielle dans ce secteur car, à long terme, seule une poignée d’entreprises pourrait véritablement sortir du lot – notamment celles qui misent sur une innovation 100 % chinoise, proposent des thérapies différenciées et/ou nouent des partenariats avec des groupes pharmaceutiques internationaux pour élargir leurs débouchés à l’étranger.

Sur l’année écoulée, les actions chinoises ont traversé une année difficile et, dans ce contexte, celles du secteur de la santé se sont particulièrement démarquées par leurs piètres résultats.


Dernier rebondissement d’une série de perturbations qui affectent ce secteur, le président américain Joe Biden a récemment annoncé un plan national visant à stimuler la biofabrication, c’est-à-dire la construction d’organes par bio-ingénierie. S’en est suivie une chute généralisée des valorisations des titres des sociétés chinoises actives dans le secteur de la santé. Entre le pic enregistré en juin 2021 et la fin du mois de septembre 2022, ce segment de marché a chuté de plus de 60 % (voir graphique), une dégringolade qui en fait le secteur avec les moins bons résultats en Chine sur la période.


Malgré ce revers, des opportunités sélectionnées avec soin permettent de conserver un certain optimisme. Dans cet article, nous revenons sur les raisons du repli boursier observé dans le secteur de la santé chinois, avant d’expliquer pourquoi les perspectives à long terme de ce marché nous semblent malgré tout prometteuses et de mettre en lumière les caractéristiques à privilégier pour y investir à l’heure actuelle.


Indice MSCI China Health Care, résultats cumulés

Les résultats passés ne préjugent pas des résultats futurs
Au 30 septembre 2022, en USD. Source : Rimes, Capital Group. SEC : U.S. Securities and Exchange Commission. HFCAA : Holding Foreign Companies Accountable Act (loi fédérale américaine sur la responsabilité des entreprises étrangères).

Comprendre la baisse du marché


Depuis un an, les pressions qui s’exercent sur les sociétés chinoises du secteur de la santé semblent venir de toutes parts, balayant souvent les bons résultats de leurs essais cliniques, le niveau élevé de leurs ventes et la solidité de leurs fondamentaux.


1. Les risques macroéconomiques, à commencer par la crainte d’une récession, ont tari le financement de la « biotech », toutes régions confondues


Le secteur mondial des biotechnologies est en plein ralentissement et tous ses acteurs en subissent les effets. Dans ce domaine, la Chine ne fait pas exception, et semble même souffrir davantage que l’Europe ou l’Amérique du Nord. Avec la remontée des taux, la hausse de l’inflation et le risque de récession, sans oublier les enjeux propres à la Chine (comme sa politique zéro Covid et la crise de l’immobilier), la conjoncture a entraîné une chute du financement des entreprises innovantes du secteur de la santé, et notamment des start-up encore trop peu matures pour atteindre leurs objectifs financiers. Les investisseurs se replient donc sur des valeurs sûres et sont moins disposés à parier sur des innovations qui n’ont pas encore fait leurs preuves. Dans ces conditions, les « biotechs » non rentables et de moindre qualité sont les plus vulnérables, dans la mesure où elles sont peu susceptibles de trouver des financements.


La bonne nouvelle, c’est que les sociétés biopharmaceutiques rentables et financièrement solides pourraient se voir présenter des opportunités d’acquérir ces entreprises innovantes à des prix très attractifs.


2. Tensions commerciales avec les États-Unis et restrictions d’investissement : le secteur biopharmaceutique chinois en ligne de mire


Depuis fin 2021, 11 entreprises biopharmaceutiques chinoises ont été ajoutées par l’administration Biden sur l’Entity List – à ce titre, elles ne sont donc pas autorisées à importer sur le territoire chinois certaines technologies américaines. Par cette réglementation, il s’agissait pour les États-Unis d’empêcher les autorités chinoises de mettre la main sur des innovations (américaines) de pointe. Courant 2022, 33 entités chinoises ont également été inscrites sur l’Unverified List américaine au motif qu’il n'était pas possible de vérifier la finalité de l’usage des biens importés depuis les États-Unis. Parmi elles, des entreprises du secteur biopharmaceutique, dont des laboratoires appartenant à WuXi Biologics à Wuxi et à Shanghaï.


Par ailleurs, sur les marchés boursiers américains, les nouvelles ne sont pas très bonnes pour les cotations chinoises, et notamment plusieurs sociétés biopharmaceutiques (BeiGene, HUTCHMED et Zai Lab entre autres). En vertu de la loi fédérale sur la responsabilité des entreprises étrangères (Holding Foreign Companies Accountable Act), entrée en vigueur aux États-Unis en 2020, la U.S. Securities and Exchange Commission (SEC) est autorisée à réaliser des audits des entreprises cotées sur les places boursières américaines, et celles qui ne respectent pas les normes s’exposent à une radiation. Et c’est ce qui s’est produit en mars 2022, lorsque la SEC a épinglé plusieurs « biotechs » chinoises. Les répercussions de ce tour de vis réglementaire ont provoqué la chute du cours des actions de certains acteurs pourtant parmi les plus établis de la biotech chinoise.


3. Chantiers réglementaires et politique intérieure de la Chine


En sus des facteurs géopolitiques et macroéconomiques, la politique intérieure chinoise a elle aussi contribué à la baisse des cours dans le secteur de la santé. La réaction négative des marchés face à la décision des autorités de réglementer les plateformes et le secteur de l’enseignement privé a fait tache d’huile, et les investisseurs craignent désormais que le prix des médicaments et des consommables ne soit affecté par la priorité accordée aux objectifs de la politique dite de « prospérité commune ».


L’amélioration de l’efficience de l’économie de la santé figure aujourd’hui au rang des priorités des autorités chinoises, qui s’emploient à promouvoir l’innovation médicale et à améliorer l’accessibilité des traitements, notamment en dressant une liste des médicaments essentiels, commercialisés à prix coûtant. Ces dernières années, les politiques ont surtout ciblé le tarif des médicaments, laissant craindre à terme que le secteur pharmaceutique chinois se voie imposer un contrôle des prix.


 


Avant d’investir, il convient de tenir compte des facteurs de risque suivants :

  • Le présent document n’a pas vocation à fournir un conseil d’investissement, ni à être considéré comme une recommandation personnalisée.
  • La valeur des investissements et le revenu qu’ils génèrent ne sont pas constants dans le temps, et les investisseurs ne sont pas assurés de récupérer l’intégralité de leur mise initiale.
  • Les résultats passés ne préjugent pas des résultats futurs.
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  • Les risques peuvent être associés aux obligations, aux marchés émergents et/ou aux titres high yield. Les marchés émergents sont volatils et peuvent pâtir de problèmes de liquidité.


Natalya Zeman est directrice des investissements en actions chez Capital Group. Elle possède 8 ans d’expérience dans le secteur de l’investissement, cumulée intégralement au sein de Capital Group. Avant de rejoindre Capital Group, Natalya a effectué des missions à Beijing et à Hong Kong. Elle est titulaire d’un diplôme avec mention de l’université d’Oxford. Natalya est basée à Londres.

Emily Liao est directrice des investissements en actions chez Capital Group. Elle possède 19 ans d’expérience en matière d’investissement et a rejoint Capital Group il y a 10 ans. Elle est titulaire d’une licence de sociologie de l’Université de Chicago. Emily est basée à New York.


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