1. L’IA crée de la valeur pour les entreprises, mais…
Pendant leurs conférences de présentation des résultats, les dirigeants des géants technologiques ont insisté sur la manière dont les investissements dans l’intelligence artificielle (IA) a déjà contribué à la croissance de leur activité. Ces déclarations visaient sans doute à rassurer les investisseurs sur l’envolée des investissements destinés à soutenir le développement de l’IA.
« Toutes ces sociétés semblent être parvenues à convaincre les marchés que l’IA a contribué à augmenter leur chiffre d’affaires, ce qui explique en partie pourquoi leurs actions restent proches de leurs sommets historiques », clarifie Mark Casey.
Mark Zuckerberg, le CEO de Meta, a pour sa part fait remarquer que « les avancées dans l’IA continuent d’améliorer la qualité des recommandations et de créer de l’engagement ». L’un des objectifs à long terme de Meta est de permettre aux annonceurs d’automatiser leurs processus de création et de test des contenus publicitaires.
En dépit de ces signaux positifs, les marchés s’inquiètent d’une augmentation démesurée de ces investissements. « Les sommes sont dans certains cas si élevées qu’il est difficile d’imaginer comment les entreprises arriveront à rentabiliser leurs projets », souligne Mark Casey.
À court-moyen terme, une récession pourrait en outre amputer leurs bénéfices à cause de la baisse des dépenses de consommation qui en découlerait. Mais à plus long terme, les retombées sur le cours des actions sont plus difficiles à prévoir.
« Mon approche d’investissement est donc simple : je me suis fixé un horizon de quatre à huit ans, en partant du principe qu’une récession surviendra dans l’intervalle. Puis, je tente de déterminer quelles sociétés seront alors plus dominantes et plus rentables que leur cours boursier actuel le suggère. » Grâce à cette approche, Mark Casey fait plus facilement abstraction de la volatilité à court terme et évite de prendre des décisions hâtives.
2. Les fabricants de médicaments anti-obésité renforcent leur avantage compétitif
Le duopole entre Eli Lilly, qui commercialise le Mounjaro et le Zepbound, et Novo Nordisk, à l’origine de l’Ozempic et du Wegovy, dans la lutte contre l’obésité et le diabète pourrait se maintenir quelque temps, selon Christopher Lee, analyste actions chargé de couvrir les secteurs pharmaceutiques et des biotechnologies aux États-Unis chez Capital Group.
Eli Lilly a investi lourdement dans l’expansion de ses capacités de production pour répondre à une demande forte et ainsi remédier à la pénurie. Résultat : ses deux traitements sont à nouveau disponibles depuis début août, d’après la base de données de la Food and Drug Administration.
« Les concurrents de ces deux laboratoires se font à l’idée que pour tirer leur épingle du jeu, il leur faut proposer des produits différents des thérapies existantes, et même complémentaires », décrypte Christopher Lee. Certaines de ces sociétés sont par exemple en train de développer des traitements permettant de préserver la masse musculaire pendant la perte de poids.
L’avantage concurrentiel d’Eli Lilly et de Novo Nordisk s’est en effet renforcé, parce qu’ils ont investi des milliards ces 20 dernières années. « Le temps que des concurrents mettent au point leurs propres traitements, Eli Lilly et Novo Nordisk auront érigé une barrière infranchissable en proposant des conditions et remises si avantageuses qu’elles dissuaderont les compagnies d’assurance maladie privées d’aller voir ailleurs. Dans ces conditions, il sera très difficile pour les concurrents d’imposer leurs propres produits. »
Sur les marchés, le secteur de la santé a eu tendance à mieux résister que le S&P 500 durant les phases baissières. En effet, il est peu probable que les patients à risque renoncent à des traitements vitaux. Pour profiter de ces opportunité, les investisseurs craignant un ralentissement de l’économie ont peut-être intérêt à réévaluer leur exposition à ce secteur