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Gestion obligataire
La dette titrisée : un facteur de diversification important dans le portefeuille obligataire ?
CE QU’IL FAUT RETENIR
  • Les rendements positifs des obligations d’entreprise investment grade et high yield commencent à attirer des investisseurs ayant une approche « multisegment ».
  • Dans un contexte de hausse des taux d’intérêt, les titres adossés à des actifs semblent intéressants compte tenu de leurs durations courtes.
  • Grâce à sa faible corrélation avec les obligations d’entreprise, la dette titrisée peut apporter de la diversification dans un portefeuille obligataire.
  • La sélection de titres restera probablement le principal levier pour générer de l’alpha dans la dette titrisée dans les années à venir.

Alors que le risque d’une récession plane fortement sur les marchés financiers, quelles sont les perspectives du marché du crédit titrisé ? Pour l’heure, il s’agit d’un segment obligataire en plein essor, qui joue même désormais un rôle d’ancrage dans la stratégie de gestion active de certains portefeuilles obligataires. Dans cet article, Xavier Goss, gérant de portefeuille, explique pourquoi il reste optimiste à l’égard de plusieurs des segments de ce marché, malgré les défis qu’ils devront relever à court terme.


Des perspectives économiques mitigées


Par le durcissement des conditions de financement, il est évident que la Réserve fédérale américaine (Fed) cherche à maîtriser l’inflation, ce qui risque toutefois d’entraîner un ralentissement de l’économie et une hausse du chômage. Pourtant, alors qu’elle devrait pâtir de ces mesures, la consommation américaine s’est jusqu’à présent maintenue à un niveau élevé en raison des hausses de salaire et du faible taux de chômage du pays, mais aussi grâce aux aides du gouvernement. Par conséquent, même si les États-Unis devaient faire face à une période de récession, les ménages américains semblent dans une bien meilleure situation financière qu’ils ne l’étaient à la veille de la crise de 2008.


L’un dans l’autre, le contexte se prête donc plutôt bien à un examen des opportunités de l’univers obligataire dans son ensemble. Dans le contexte d’une hausse du chômage et d’un essoufflement de la croissance, il faut s’attendre à ce que les défauts de paiement se multiplient, alors qu’ils sont limités actuellement. Néanmoins, la relative rigueur des normes de souscription et la robustesse du secteur de la consommation aux États-Unis devraient en partie atténuer ces risques baissiers. De plus, les rendements positifs des obligations d’entreprise investment grade et high yield (notes BBB/Baa et supérieures) commencent à attirer des investisseurs dits « multisegments », c’est-à-dire ces investisseurs qui ont moins l’habitude d’approcher le marché obligataire via des segments individuels. En outre, dans les conditions de marché actuelles, les liquidités abondent et les nouvelles émissions se font rares, ce qui pourrait constituer un bon filet de sécurité pour le marché de la dette titrisée.


1. Les titres adossés à des actifs, source de revenus et de diversification


À l’heure actuelle, la dette titrisée représente un segment de marché relativement large, caractérisé par sa diversité. On y retrouve d’une part, les titres adossés à des actifs (ABS), qui reposent sur le crédit à la consommation (prêts étudiants, prêts automobiles, etc.), et d’autre part, les titres adossés à des créances hypothécaires commerciales (CMBS), dont les actifs sous-jacents sont très variés (entrepôts industriels, immeubles de bureaux, centres commerciaux). Ces titres sont classés selon une notation de crédit, en fonction du niveau de garantie qui leur est associé (autrement dit, selon la valeur des actifs auxquels ils sont adossés) et/ou de leur position dans la structure du capital.


Dans les portefeuilles dont j’assure actuellement la gestion, la plus forte exposition relative de titrisation provient des titres adossés à des crédits à la consommation. À titre personnel, je demeure optimiste quant à la santé financière des ménages. Étant donné notre position actuelle dans le cycle financier, je préfère prendre un risque de duration courte, par exemple sur les prêts à la consommation, plutôt que de miser sur un risque de duration longue, comme pour les prêts commerciaux. Aussi, dans un contexte de hausse des taux, les ABS semblent intéressants dans la mesure où leurs durations sont souvent bien plus courtes (autrement dit, ils sont moins sensibles aux variations des taux d’intérêt). Ces actifs ont joué et continuent de jouer un rôle notable dans la diversification et la génération de revenus des portefeuilles.


La consommation américaine reste forte en dépit des turbulences de l’économie 

Les résultats passés ne préjugent pas des résultats futurs.

Données du 1er janvier 2003 au 30 juin 2022. Sources : New York Fed Consumer Credit Panel, Equifax

Ces prochaines années, je m’attends à voir apparaître de nets écarts dans les résultats des différents secteurs. De ce fait, les opportunités d’alpha via la sélection de titres devraient se multiplier. Les obligations adossées à des prêts auto dits « subprime » constituent un bon exemple de titres adossés à des actifs affichant une duration moindre et un risque de crédit plus élevé, en fonction de l’initiateur (ou émetteur). Il s’agit donc d’un domaine où la recherche fondamentale en matière de crédit peut avoir une grande valeur ajoutée.


 


Avant d’investir, il convient de tenir compte des facteurs de risque suivants :

  • Le présent document n’a pas vocation à fournir un conseil d’investissement, ni à être considéré comme une recommandation personnalisée.
  • La valeur des investissements et le revenu qu’ils génèrent ne sont pas constants dans le temps, et les investisseurs ne sont pas assurés de récupérer l’intégralité de leur mise initiale.
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