Investissement à long terme
La fragilité des chaînes d’approvisionnement mondiales mise en évidence lors de la pandémie de COVID-19 reste l’un des principaux défis économiques auxquels le monde est confronté. D’un certain point de vue, la mondialisation se caractérise depuis longtemps par la délocalisation de la production des pays développés vers des lieux où les coûts sont moindres. Mais aujourd’hui, les entreprises reconnaissent la nécessité d’intégrer des redondances dans leurs lignes d’approvisionnement, ce qui aura diverses répercussions sur les pays, les entreprises et les secteurs.
Alors que certains ont affirmé que cela pourrait conduire à un monde moins mondialisé ou à une « démondialisation », cela pourrait être le début d’une ère de « re-mondialisation » dans laquelle les chaînes d’approvisionnement sont réorganisées et davantage de pays sont intégrés aux réseaux commerciaux mondiaux.
« Je m’attendrais à ce que la plupart des entreprises ayant un pourcentage important de leur base de fabrication dans la Grande Chine (y compris Taïwan) se diversifient dans d’autres pays », déclare Noriko Chen, gestionnaire de portefeuille d’actions. « Le réinvestissement dans certains pays s’annonce favorable. Mais cela se fera au détriment de la rentabilité de certaines entreprises. Cependant, cela devrait conduire à de nouvelles opportunités d’investissement pour ceux qui peuvent identifier les entreprises qui bénéficieront de l’évolution des tendances du commerce mondial. »
Le commerce mondial a ralenti, mais continue de croître
De nombreuses entreprises déplacent leurs activités de fabrication vers de multiples centres dans le monde entier afin de disperser les risques. Cela ne conduira pas nécessairement à l’affaiblissement de l’intégration économique. Prenons l’exemple de l’entreprise taïwanaise TSMC, le principal fabricant mondial de semi-conducteurs de pointe. Après avoir concentré l’essentiel de ses capacités à Taïwan, un foyer de tensions géopolitiques, TSMC construit son premier centre de production aux États-Unis. Elle construit également une nouvelle usine de semi-conducteurs au Japon.
Les multinationales qui ont une présence importante en Chine sont également à la recherche de la prochaine grande opportunité d’atteindre les consommateurs au-delà de ce pays. Apple, qui a sans doute construit la chaîne d’approvisionnement la plus impressionnante de toutes les multinationales en Chine, a transféré une partie de la production de l’iPhone en Inde, qui devrait compter environ un milliard d’utilisateurs de téléphones intelligents d’ici 2026.
On observe également que certaines entreprises chinoises cherchent à nouer des liens commerciaux plus étroits avec leurs clients hors de Chine. Le fabricant chinois de batteries pour véhicules électriques (VE) CATL (Contemporary Amperex Technology Co.) a récemment reçu l’autorisation pour la construction d’une usine de cellules de batteries en Allemagne, où il travaille de concert avec les principaux constructeurs automobiles allemands.
Pour les entreprises qui réduisent leur dépendance à l’égard de la Chine, la diversification de la chaîne d’approvisionnement de la Chine prendra du temps. La Chine devrait demeurer un acteur important en raison de l’absence d’alternatives viables et parce qu’à l’avenir, les produits fabriqués en Chine cibleront de plus en plus les consommateurs chinois.
« Une expression que j’entends souvent de la part des entreprises est "Chine Plus" », déclare Ben Lin, analyste en placements chez Capital Group. « Cela signifie que les fabricants conserveront leur usine existante en Chine, mais ajouteront progressivement des capacités de production en dehors de la Chine et renforceront lentement la chaîne d’approvisionnement nationale dans ces pays. Cela pourrait prendre au moins plusieurs années, voire une décennie, avant qu’ils puissent remplacer les fournisseurs chinois. »
Le secteur des exportations de la Chine éclipse ses rivaux d’Asie du Sud-Est
Pour l’instant, la Chine reste l’une des principales destinations mondiales pour les flux d’investissements directs étrangers, qui reflètent les entreprises qui achètent, construisent et réinvestissent dans des opérations à l’étranger. En 2021, la Chine s’est classée deuxième derrière les États-Unis, avec 334 G$ US de flux, selon les données de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Les multinationales voient toujours l’importance de tirer parti de la main-d’œuvre considérable et qualifiée de la Chine. Tesla en est un bon exemple. La Chine est devenue un centre de production clé pour le fabricant dominant de VE. Tesla a ouvert sa giga-usine de Shanghai en 2019 pour aider à stimuler sa production annuelle de voitures et augmenter sa part de marché mondiale en vendant au plus grand consommateur mondial de VE.
Un autre domaine est celui de la santé. Des géants pharmaceutiques tels qu’AstraZeneca et Pfizer ont noué des relations solides avec des entreprises biopharmaceutiques chinoises pour les aider à développer et à mettre à l’essai de nouveaux médicaments. Selon les analystes de Capital Group qui convrent le secteur de la santé, les essais cliniques représentent environ 90 % du coût de développement d’un médicament destiné à une utilisation mondiale, et les coûts de la main-d’œuvre pour les essais cliniques sont moins élevés en Chine qu’aux États-Unis, en Allemagne et en Suisse.
La Chine a progressé dans la chaîne de valeur de l’industrie manufacturière
La chaîne d’approvisionnement mondiale a subi des tensions sans précédent, de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine à la pandémie de COVID-19 en passant par la guerre en Ukraine. Si un secteur a été touché de plein fouet par les perturbations de la chaîne d’approvisionnement, c’est bien celui de l’automobile.
General Motors, Ford, Stellantis et d’autres constructeurs automobiles mondiaux ont été confrontés à d’importantes réductions de production, ce qui a entraîné une pénurie de véhicules chez les concessionnaires et une forte augmentation des prix des voitures neuves et d’occasion. Cela entraîne des changements structurels au sein de l’industrie automobile, qui a dû repenser entièrement ses chaînes d’approvisionnement. L’une des conséquences a été la transition des stocks « juste à temps » vers les stocks « juste au cas où » dans le domaine des semi-conducteurs.
La création de redondances dans les chaînes d’approvisionnement présentera des occasions et des défis. Certains secteurs seront bénéficiaires, notamment ceux qui fournissent des équipements semi-conducteurs, des composants industriels, ou encore des outils d’automatisation et des métaux physiques.
« Je pense que la délocalisation sera un important moteur de croissance pour certaines entreprises industrielles au cours des cinq à dix prochaines années », déclare Gigi Pardasani, analyste de placements en actions. « Afin de mieux se positionner pour répondre à cette demande, de nombreuses entreprises industrielles américaines investissent à des niveaux que nous n’avons pas vus depuis le début des années 2000. »
À court terme, les changements de la chaîne d’approvisionnement entraîneront des coûts financiers et des répercussions potentielles, tels que :
Des dépenses et des coûts d’exploitation plus élevés pour les entreprises. Pour les entreprises occidentales qui rapatrient leur production sur leur marché national, ou pour les entreprises asiatiques qui étendent leur présence à l’Ouest, les coûts seront plus élevés que pour les usines situées uniquement en Chine ou dans d’autres pays asiatiques. Les entreprises sont susceptibles de payer soit des équipements d’automatisation plus coûteux, soit des salaires plus élevés pour les travailleurs.
Des coûts plus élevés pour les consommateurs. L’inflation atteint déjà son plus haut niveau depuis 40 ans aux États-Unis, la hausse des prix se répercutant sur les chaînes d’approvisionnement mondiales. Les coûts plus élevés que doivent assumer les entreprises pour constituer davantage de stocks ou délocaliser la fabrication se traduiront probablement par une hausse des prix pour les consommateurs. Les entreprises absorberont une partie des coûts, mais pas la totalité, ce qui pourrait peser sur la demande des consommateurs pour leurs produits.
Des besoins en fonds de roulement plus importants et une pression sur les marges d’exploitation en raison des coûts associés à la mise en place de la redondance et de la flexibilité des chaînes d’approvisionnement. Ces facteurs pourraient peser sur les marges et les valorisations futures des entreprises. La baisse des rendements du capital investi pourrait perdurer en raison d’un changement du paysage géopolitique et des politiques de taux des banques centrales.
« Les entreprises disposant d’un pouvoir de fixation des prix ou d’économies d’échelle peuvent bénéficier de cette conjoncture économique, mais celles qui n’ont pas ces avantages peuvent être confrontées à une pression sur les marges bénéficiaires et les bénéfices et à des multiples de valorisation potentiellement plus faibles », déclare Kent Chan, responsable de placements en actions.
Toutefois, ajoute-t-il, il est possible que « les entreprises qui sont en mesure de diversifier leurs sources d’approvisionnement et de renforcer la sécurité et la résilience de leur chaîne d’approvisionnement soient récompensées par une valorisation plus élevée à long terme, malgré les coûts ».
Si l’on considère l’histoire moderne, ce n’est pas la première fois que la chaîne d’approvisionnement mondiale est réalignée.
Au début des années 1990, Hong Kong était une plaque tournante du textile et Taïwan était un grand fabricant de chaussures de sport. Cette situation a progressivement changé lorsque la Chine a créé des zones économiques spéciales, qui ont eu pour effet d’attirer les fabricants en leur proposant une option plus abordable.
« Non seulement ces changements au niveau de la chaîne d’approvisionnement ont épargné les économies de Hong Kong et de Taïwan, ils ont en outre permis à ces pays de créer un espace propice à l’évolution de leurs économies respectives », se souvient Chan, qui a travaillé à Hong Kong dans les années 1990. « Au fil du temps, Hong Kong a dépassé Tokyo pour devenir le premier centre de services financiers d’Asie, et Taïwan a progressé dans la courbe de valeur pour devenir le principal fabricant mondial de semi-conducteurs. »
Cela nous rappelle que, malgré les inquiétudes concernant les pénuries d’approvisionnement, les craintes de démondialisation et l’évolution attendue des chaînes d’approvisionnement mondiales, de nouvelles occasions pourraient émerger dans les régions où la production est en mutation, ainsi que dans les pays d’où la production se retire.
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