La plupart d’entre nous avons entendu parler des droits de douane en cours d’histoire, au moment d’étudier la crise de 1929 et les effets négatifs du protectionniste des années 1930. Les décennies suivantes ont ensuite été caractérisées par une avancée de la mondialisation et du multilatéralisme, qui se sont traduits par plus de libre-échange et moins de taxes aux frontières. Aujourd’hui, dans le contexte de la politique commerciale déployée par la nouvelle administration Trump, les droits de douane reviennent sur le devant de la scène et suscitent d’intenses débats au sujet de leurs effets possibles sur l’économie mondiale et sur la volatilité des marchés boursiers.
Pour les opposants à cette nouvelle guerre douanière, c’est l’ensemble des pays qui en feront les frais. Mais pour ceux qui soutiennent cette approche, les États-Unis ont raison de vouloir réduire leur déficit commercial à long terme et de chercher à amener leurs partenaires commerciaux à lever leurs propres barrières protectionnistes. Quoi qu’il en soit, la réorganisation du commerce mondial reflète l’évolution de l’ordre géopolitique – et les politiques actuelles ne sont vraisemblablement qu’un début.
Voici cinq graphiques pour illustrer la situation actuelle relative aux droits de douane et pour tenter d’y voir plus clair sur leurs répercussions possibles pour l’économie, les marchés et les investisseurs.
1. Que sont les droits de douane, et à quoi servent-ils ?
Les droits de douane désignent une taxe mise en place par un pays sur les biens importés de l’étranger, notamment pour protéger ses fabricants locaux de la concurrence internationale.
Nous avons identifié quatre grandes motivations – découplage, rééquilibrage, négociation, financement – à l’origine des diverses annonces de droits de douane par les États-Unis, et ce que chacune pourrait engendrer sur le front de l’investissement. Il semble par exemple peu probable que les droits de douane instaurés à des fins de négociation soient maintenus à long terme, tandis que ceux destinés à favoriser un découplage pourraient rester en vigueur de manière indéfinie.