En tant que gestionnaire de portefeuille d’actions chez Capital Group, j’investis dans de nombreuses grandes entreprises multinationales. La question la plus fréquente que l’on me pose ces jours-ci est de savoir si je m’inquiète de l’impact de la démondialisation. Les risques sont clairs : les tensions croissantes entre les États-Unis et la Chine, la guerre en Ukraine, l’augmentation des barrières commerciales, la rupture des chaînes d’approvisionnement, un marché baissier douloureux et un ralentissement de l’économie mondiale.
Face à ces turbulences, les multinationales ne sont-elles pas les plus vulnérables?
Je pense que c’est le contraire qui est vrai. En d’autres termes, les multinationales sont, à bien des égards, les mieux placées pour trouver le droit chemin dans un environnement incertain et créer des solutions efficaces aux perturbations. Cela inclut une approche de plus en plus « multilocale » des affaires, qui les rapproche des consommateurs du monde entier.
Voici quatre raisons pour lesquelles je reste optimiste quant à la capacité des multinationales à prospérer en période difficile :
Lorsque j’ai abordé ce sujet pour la première fois il y a quelques années, la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine commençait tout juste à faire les gros titres. Depuis lors, nous avons assisté à de nombreux rebondissements.
Les deux plus grandes économies du monde se sont mutuellement imposé des droits de douane onéreux et d’autres restrictions commerciales. La Chine a intensifié ses échanges avec la Russie, malgré les sanctions internationales imposées par les États-Unis et l’Union européenne à la suite de l’invasion de l’Ukraine l’année dernière. Il y a quelques semaines, l’armée américaine a abattu ce qu’elle croyait être un ballon-espion envoyé par la Chine pour observer des installations de défense américaines, ce qui a encore aggravé les relations entre les États-Unis et la Chine.
Au-delà de ces questions immédiates, il reste un long chemin à parcourir avant que les États-Unis et la Chine puissent résoudre des différends plus profonds concernant le vol de propriété intellectuelle et les subventions importantes accordées aux entreprises d’État chinoises. Ces questions épineuses peuvent prendre des années, voire des décennies, avant d’être résolues, si tant est qu’elles le soient.
Entre-temps, les entreprises qui exercent leurs activités dans le monde entier font ce qu’elles font le mieux : trouver des moyens de s’adapter et de réussir en dépit des vents contraires qui s’intensifient.
Par exemple, dans le secteur des puces électroniques, la Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC) et le fabricant d’équipements pour puces ASML étendent tous deux leurs activités dans le monde entier. TSMC construit, de manière plutôt remarquable, de nouvelles usines en Arizona et au Japon, tandis que la société néerlandaise ASML investit plus discrètement pour renforcer ses activités en Allemagne, dans le Connecticut et en Californie. Avec la construction de nouvelles installations, Caterpillar, le plus grand fabricant mondial d’équipements de construction, pourrait voir augmenter la demande pour ses produits à usage intensif.
Ce sont des exemples du type d’entreprises que j’aime appeler « champions à l’échelle mondiale ». En tant que groupe, elles se débrouillent souvent bien dans presque tous les environnements. Elles peuvent certes traverser des périodes difficiles, mais elles peuvent aussi se repositionner pour réussir lorsque la situation commence à se redresser.
Les multinationales ont surpassé le marché
Qu’est-ce qui justifie mon haut niveau de confiance? Ce n’est pas pour rien que les entreprises multinationales ont fini par dominer l’économie mondiale et les marchés financiers. Pour la plupart, elles sont dirigées par des gestionnaires intelligents, rigoureux et expérimentés. Ils n’en sont pas à leur premier coup d’essai. Ils ont connu tous les types d’environnements commerciaux, favorables ou défavorables. À mon avis, ces entreprises qui ont fait leurs preuves sont bien placées pour survivre et même prospérer dans un environnement hostile.
Nestlé est un bon exemple de la manière dont une multinationale peut exploiter des solutions de haute technologie pour rationaliser ses opérations de chaîne d’approvisionnement. Ces dernières années, le géant de l’agroalimentaire a de plus en plus utilisé la chaîne de blocs (mieux connue comme le fondement de la technologie liée au bitcoin) pour permettre une livraison plus rapide, plus transparente et plus rentable des produits. Les données de la chaîne de blocs accessibles au public permettent non seulement à l’entreprise de suivre sa chaîne d’approvisionnement de manière plus efficace, mais aussi de partager l’origine exacte des produits que les clients cherchent à acheter. Si vous voulez savoir d’où viennent ces grains de café, il vous suffit de scanner un code-barres pour obtenir la réponse.
Pour les investisseurs, il est important d’éviter de se focaliser sur le brouhaha qui entoure le commerce, le protectionnisme et les conflits géopolitiques. Il est facile de se perdre dans la rhétorique politique sur l’acier, les semi-conducteurs ou le prochain produit visé. Des données contradictoires sont publiées presque chaque jour, et nombre d’entre elles sont sans importance. Dans la mesure où ces types de conflits incitent les investisseurs à se détourner des entreprises multinationales, le fait de prêter trop d’attention à la rhétorique est préjudiciable à la réussite d’un investissement à long terme.
Les entreprises mondiales sillonnent le monde à la recherche de clients
De nombreuses entreprises internationales s’implantent avec succès sur les marchés locaux, au lieu de se replier face aux barrières commerciales. De plus en plus, il devient crucial pour les multinationales de produire là où elles vendent. Pour réussir, elles doivent être capables d’agir rapidement et de répondre efficacement à la concurrence locale.
Plus important encore, de nombreuses entreprises mondiales s’éloignent des chaînes d’approvisionnement à source unique. La fiabilité et la robustesse sont plus importantes que le coût et l’efficacité. Cela signifie qu’il faut rapatrier une partie de la production, ou « relocaliser », et en délocaliser une autre dans d’autres pays, tels que l’Inde, le Viêt Nam et le Mexique.
Le géant de l’habillement sportif Nike optimise cette approche avec ses initiatives de vente hyperlocales. Nike a par exemple lancé des magasins de détail guidés par les données qui stockent des chaussures en fonction des tendances d’achat en ligne dans les codes postaux environnants. Il n’y a pas plus local que cela. En Europe, Nike a mis en place une initiative de chaîne d’approvisionnement rapide qui lui permet d’adapter les couleurs et les matériaux aux préférences des clients dans chaque ville où elle est présente.
Visa et Mastercard suivent à peu près la même approche en ce qui concerne le traitement des paiements électroniques, qui doit être adapté non seulement aux préférences des clients locaux, mais aussi aux réglements financiers strictes des gouvernements du monde entier. En conséquence, les deux ont connu une croissance saine tout en évoluant et en s’adaptant à un ensemble changeant de concurrents dans le secteur de la technologie financière.
Les entreprises qui ont réussi à surmonter la crise de la COVID-19 ont été en mesure d’élargir rapidement leur offre en ligne, de localiser leurs sources d’approvisionnement, de produire plus près des lieux de vente et de faire appel à de multiples fournisseurs dans le monde entier. Cet environnement imprévisible a joué en faveur des entreprises multinationales qui disposent de l’expertise, des ressources et de l’argent nécessaires pour s’adapter à tout moment.
Une nouvelle génération de multinationales fait son entrée en scène
À bien des égards, une stratégie multilocale est cruciale pour les entreprises basées aux États-Unis, en Europe et au Japon qui cherchent à rester pertinentes ou à se développer sur des marchés émergents à croissance plus rapide. Nombre de ces pays (la Chine, l’Inde, le Brésil, etc.) cultivent leurs propres géants multinationaux, ainsi que des concurrents plus petits, axés sur un seul pays, et n’attendent pas que les acteurs mondiaux traditionnels les rattrapent.
Par exemple, Mercado Libre, souvent appelée « l’Amazon.com de l’Amérique latine », a fait un travail remarquable pour défendre son territoire contre l’entreprise à laquelle elle est si souvent comparée. L’un des principaux avantages de Mercado Libre est l’utilisation plus agressive de vendeurs tiers, dont beaucoup sont basés en Amérique latine, ce qui permet aux clients locaux d’avoir un meilleur accès aux produits d’origine locale grâce à une plateforme en ligne rapide et efficace.
Certaines grandes multinationales courent le risque d’être « dépassées » par des concurrents plus petits et plus proches des marchés locaux. À mon avis, cette dynamique constitue une menace plus importante que n’importe quel problème géopolitique ou commercial.
Les consommateurs des marchés émergents recherchent des marques de confiance et des entreprises qui connaissent le marché local. Les grandes multinationales qui peuvent se fragmenter, penser localement, agir avec agilité et lancer des produits rapidement ont plus de chances de réussir à long terme.
En attendant, cette évolution du paysage mondial est une bonne nouvelle pour les sélectionneurs d’actions qui ont un penchant pour la recherche fondamentale. Toutes les entreprises ne trouveront pas la bonne solution, et il nous appartient de distinguer celles qui y parviennent de celles qui n’y parviennent pas.
Si vous êtes prêt à accepter un inconfort à court terme pour un bénéfice à long terme, c’est le moment idéal pour être un investisseur actif.
L’indice FTSE Multinationals comprend des entreprises qui réalisent plus de 30 % de leur chiffre d’affaires en dehors de leur pays d’origine
L’indice FTSE World ex Multinationals comprend des entreprises qui réalisent plus de 70 % de leur chiffre d’affaires au sein de leur pays d’origine.
L’indice MSCI Emerging Markets Investable Markets (IMI) est un indice pondéré en fonction de la capitalisation boursière flottante, conçu pour mesurer les résultats des segments des grandes, moyennes et petites capitalisations de plus de 20 marchés boursiers émergents.
Indicateurs économiques
Investissement à long terme
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