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La plus grande économie européenne peut-elle s’adapter à un paysage mondial en mutation?
Robert Lind
Économiste

Malgré les inquiétudes croissantes concernant la désindustrialisation, l’industrie manufacturière allemande s’adapte rapidement à un nouveau paradigme économique. À court terme, elle verra probablement perdurer la pression sur les secteurs à forte intensité énergétique, mais à moyen et long terme, des signes encourageants laissent penser que l’industrie allemande peut s’établir dans les technologies à faible émission de carbone.  


Alors que la numérisation du monde progresse à grands pas et que l’industrie automobile adopte les voitures électriques, l’Allemagne risque de se laisser distancer par des pays tels que la Chine, qui ont développé leurs capacités technologiques. À titre de comparaison, le coût de la main-d’œuvre en Allemagne est supérieur à celui d’autres régions manufacturières. La stagnation de la productivité de la main-d’œuvre, due au fait que la population vieillissante de l’Allemagne prend sa retraite ou passe au travail à temps partiel, ne fait que renforcer les difficultés de l’Allemagne. Cette tendance n’est pas de bon augure compte tenu de la puissance historique de l’Allemagne dans la production d’automobiles de pointe et de sa position dominante dans la fabrication d’équipements, de produits chimiques et de produits pharmaceutiques.  


L’Allemagne est le seul pays du Groupe des sept (G7) à afficher une croissance négative en 2023, et certains craignent une longue période de stagnation. Et pourtant, des pousses vertes apparaissent alors que l’économie tente d’opérer des changements structurels à court et à long terme. 


Le recul prononcé de l’industrie manufacturière est-il synonyme de difficultés pour l’Allemagne?  


Les chiffres mensuels de la production industrielle publiés par la Bundesbank ont révélé un recul prononcé de la production manufacturière à la fin de l’année 2023. La production des biens de consommation durables a été particulièrement faible, chutant de 5 % au quatrième trimestre de 2023 et de 11 % en glissement annuel. Le resserrement des conditions financières et l’incertitude entourant la vigueur de l’économie chinoise sont des obstacles qui obligent l’industrie à s’adapter.


La production allemande se redresse après une fin d’année 2023 morose

Le graphique ci-dessus représente la production manufacturière en Allemagne de différents types de biens, de 2005 au 15 janvier 2024. L’année de référence est 2021, indexée à 100. L’axe des abscisses indique les années de 2005 à 2023, et l’axe des ordonnées représente l’indice de la production manufacturière avec 2021 comme année de référence. Le graphique contient quatre lignes différentes, chacune représentant une catégorie de biens : les biens intermédiaires, les biens d’équipement, les biens de consommation durables et les biens de consommation non durables. À partir de 2005, toutes les catégories affichent une augmentation de la production jusqu’en 2008 environ. Après 2008, on constate une baisse significative, surtout pour les biens d’équipement et les biens intermédiaires. La production s’accroît ensuite pour toutes les catégories jusqu’en 2020 environ, date à laquelle elle commence à fluctuer. En 2020, on assiste à une forte baisse de la production pour toutes les catégories, suivie d’un rebond en 2021 pour retrouver les niveaux d’avant 2020.

Source : Bundesbank. Sur la base d’un indice de production (2021=100). Données au 31 mars 2024.

Un coup d’œil sous le capot des données révèle que l’économie s’oriente vers une fabrication à plus forte valeur ajoutée


Malgré les déboires de l’Allemagne, les données mensuelles pourraient exagérer la faiblesse de l’activité manufacturière. Les estimations trimestrielles de la valeur ajoutée brute (VAB) suggèrent que l’activité manufacturière a été plus résistante en 2023, ce qui peut traduire une augmentation de la production ou indiquer que les entreprises allemandes se sont tournées vers des produits à plus forte valeur ajoutée au sein des industries. La VAB est la valeur de la quantité de biens produits, à l’exclusion des coûts des intrants et des matériaux.


La production allemande plus résistante que prévu

Le graphique linéaire ci-dessus présente les évolutions de deux indicateurs économiques, la production manufacturière allemande et la valeur ajoutée brute (VAB), de 2017 à 2023. Le graphique contient deux lignes : la première représente la valeur ajoutée brute (VAB). La deuxième représente la production manufacturière. Les deux lignes suivent une tendance similaire. Elles augmentent jusqu’en 2019, puis connaissent une forte baisse en 2020. Après 2020, les deux lignes enregistrent une reprise partielle au cours des années suivantes, sans pour autant retrouver leur niveau record précédent à la fin de 2023. L’axe des abscisses indique les intervalles trimestriels de 2017 à fin 2023, et l’axe des ordonnées représente l’indice de la production manufacturière et de la VAB, le quatrième trimestre de 2019 servant d’indice de base ou de référence.

Sources : Office fédéral allemand des statistiques (Destatis), Bundesbank. Sur la base d’un indice de production (2019 T4=100). Données au 31 mars 2024. 

D’un point de vue cyclique, le ralentissement industriel pourrait être sur le point de s’achever


Selon l’Institut de recherche économique de Munich (Ifo), si le ralentissement cyclique a eu un impact généralisé, l’industrie manufacturière a été moins touchée que d’autres secteurs, comme la construction et le commerce de détail. En prenant un peu de recul, on constate que le secteur manufacturier allemand est loin d’être aussi faible qu’en 2008 ou 2009, ou qu’en 2020 lors de la pandémie de COVID-19. Le dernier sondage réalisé par l’Ifo sur le climat des affaires a révélé une hausse en mars, les entreprises se montrant moins pessimistes. Des signes indiquent toutefois que les inventaires se situent désormais à des niveaux plus confortables, de sorte que toute augmentation des commandes pourrait se traduire par une hausse de la production au cours des six à neuf prochains mois.


Les exportateurs sont vulnérables en raison de leur dépendance à l’égard de la Chine 


Les exportations allemandes pourraient bientôt être confrontées à des vents contraires en raison de la persistance de taux d’intérêt élevés et d’un ralentissement économique de la Chine. Les entreprises allemandes sont en passe de réduire leur dépendance à l’égard de la Chine, mais elles dépendent toujours des importations chinoises à des fins de production, ce qui constitue un autre obstacle à un redressement rapide de l’économie. La Chine a également dynamisé ses propres exportations vers d’autres pays, créant ainsi une concurrence mondiale pour les entreprises allemandes qui vendent des produits à l’étranger.

Le ratio du commerce extérieur au PIB de l’Allemagne excède les 80 %, ce qui est nettement supérieur à celui des autres grandes économies européennes (généralement entre 50 % et 60 %), ainsi qu’à celui des États-Unis et de la Chine (entre 20 % et 30 %). Cela illustre la sensibilité et la dépendance de l’Allemagne vis-à-vis des échanges mondiaux. Par ailleurs, la VAB de l’industrie manufacturière allemande représente encore 20 % de l’économie allemande totale, contre environ 10 % aux États-Unis, au Royaume-Uni et en France.

Les automobiles, en particulier les véhicules électriques (VE), illustrent les efforts déployés par l’Allemagne pour conserver son règne historique sur l’industrie. Les constructeurs automobiles chinois, notamment BYD, sont compétitifs sur le plan technologique et à moindre coût. En réaction, la Commission européenne a ouvert l’année dernière une enquête anti-subventions à l’encontre des fabricants chinois de VE. L’enquête est toujours en cours et pourrait aboutir à l’application de droits de douane modestes par l’UE, ce qui pourrait déclencher des représailles de la part de la Chine. Bien que cela puisse permettre à ses constructeurs automobiles de rattraper leur retard dans le domaine des VE, l’Allemagne reste fortement exposée au commerce avec la Chine et devrait éviter une querelle commerciale virulente.


L’économie et la société apprennent à s’adapter


Heureusement, l’Allemagne semble avoir évité les chocs énergétiques liés à la guerre russo-ukrainienne. L’Allemagne importait auparavant plus de 50 % de son gaz naturel de Russie. La production manufacturière a diminué beaucoup moins qu’on ne le craignait et la VAB a augmenté de 0,25 % l’année dernière. L’Allemagne a réussi à s’approvisionner en gaz dans des régions telles que la Norvège et les Pays-Bas, tout en développant sa propre infrastructure de gaz naturel liquéfié.  


La transition du pays vers l’énergie propre, appelée Energiewende, s’est heurtée à des obstacles, mais elle a aussi été un domaine d’innovation. L’Allemagne est devenue la première nation du G7 en matière de technologies à faible émission de carbone en pourcentage du PIB, ce qui témoigne de ses progrès dans des secteurs plus récents tels que celui des batteries et certains aspects de la fabrication de produits solaires, notamment les composants photovoltaïques. 


L’Allemagne a également augmenté ses échanges commerciaux avec la zone euro, les États-Unis et d’autres régions du monde. Avant la pandémie de COVID-19, ses exportations vers la Chine avaient atteint un niveau record, mais elles ont depuis diminué en raison des contraintes persistantes que la pandémie a imposées aux chaînes d’approvisionnement.


Les entreprises allemandes cherchent à élargir leur cercle de partenaires commerciaux

Le diagramme à barres ci-dessus illustre les contributions à la croissance des exportations de biens allemands sur trois périodes distinctes : du premier trimestre 2010 au quatrième trimestre 2015, du premier trimestre 2016 au quatrième trimestre 2019, et du premier trimestre 2020 à 2023. Les barres sont regroupées sur les trois périodes pour chaque marché ou région, et leur hauteur ou profondeur indique les points de pourcentage par lesquels le marché en question a participé à la croissance globale des exportations. L’axe des abscisses présente les régions qui ont contribué à la croissance des exportations allemandes de biens : Chine, États-Unis, Royaume-Uni, France, Italie, Espagne, Pays-Bas, autres pays de la zone euro, Russie, Turquie et le reste du monde. L’axe des ordonnées va de -3 à 7 points de pourcentage. Sur les trois périodes indiquées sur le graphique, les exportations de l’Allemagne vers le « reste du monde » ont considérablement augmenté. La Chine reste un partenaire d’exportation stable pour l’Allemagne, mais cette relation tend à diminuer depuis 2020. Les exportations vers les autres pays européens fluctuent, mais la tendance est à la hausse depuis 2016. Les exportations vers les États-Unis ont été volatiles. Toutefois, au cours de la période la plus récente depuis 2020, les exportations vers les États-Unis ont connu un rebond, contribuant ainsi de manière positive.

Source : Fonds monétaire international, Direction des statistiques commerciales. Données au 31 mars 2024.  

Une Allemagne dynamique est indispensable à la santé à long terme de l’Europe 


Le choc des termes de l’échange induit par la pandémie et la guerre russo-ukrainienne semble s’être atténué. Cela devrait alléger la pression exercée sur l’Allemagne et l’UE dans son ensemble. De plus, la baisse des pressions inflationnistes devrait améliorer les revenus réels de la nation cette année. 


Il ne fait aucun doute que la contribution économique de l’Allemagne est fondamentale pour l’UE, en particulier à l’heure où l’Europe s’efforce de dissiper les inquiétudes liées au ralentissement de la croissance. L’innovation technologique, le commerce et une présence géopolitique affirmée sont autant d’éléments nécessaires à la prospérité de l’UE. Pour retrouver sa position dominante sur le plan industriel, l’Allemagne doit avoir la liberté de négocier avec de nouveaux partenaires commerciaux.



Robert Lind est économiste et possède 36 ans d’expérience dans le secteur (au 31 décembre 2023). Il est titulaire d’un baccalauréat en philosophie, politique et économie de l’Université d’Oxford.


Valeur ajoutée brute (VAB) – Valeur de la quantité de biens produits par une nation ou une autre entité économique, à l’exclusion des coûts des intrants et des matériaux. 

 

Pays du Groupe des Sept (G7)  – Le Groupe des Sept est une organisation regroupant les économies avancées du monde, dont le Canada, la France, l’Allemagne, l’Italie, le Japon, le Royaume-Uni et les États-Unis. L’Union européenne est également considérée comme un membre.


Ratio du commerce extérieur au PIB – Mesure de l’importance du commerce international dans une économie, calculée en divisant la valeur globale des exportations et des importations par le produit intérieur brut. 

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