Capital IdeasTM

Perspectives d’investissement de Capital Group

Categories
Actions américaines
Bitcoin : comment en parler avec vos clients ?
Carl Kawaja
Gérant de portefeuille actions
Mark Casey
Gérant de portefeuille actions
Barbara Burtin
Gérante de portefeuille actions

La peur de passer à côté d’une opportunité exerce en général une influence majeure sur les investisseurs, pour qui il est difficile d’ignorer le fait que le bitcoin ait gagné plus de 900 % ces cinq dernières années.


Les cryptomonnaies fascinent les investisseurs, et force et de constater qu’elles deviennent progressivement une classe d’actifs acceptée et reconnue. Bien sûr, leurs détracteurs restent convaincus que l’obsession pour celles-ci finira par s’estomper. Ils sont malgré tout de moins en moins nombreux – en particulier quand on parle spécifiquement du bitcoin, qui est la première, la plus prépondérante et la plus influente de toutes les cryptomonnaies.


« Pendant des années, les investisseurs se sont posé beaucoup de questions au sujet du bitcoin », se remémore Carl Kawaja, gérant de portefeuille chez Capital Group. « Mais de mon point de vue, la méfiance n’a plus vraiment lieu d’être. »


L’essor du bitcoin

Ce graphique illustre, sur la période 2016-2025, l’évolution du cours du bitcoin d’après l’axe de gauche, qui va de 250 à 128 000 dollars, et le nombre de recherches Google effectuées du terme « prix du bitcoin », d’après l’axe de droite, qui va de 0 à 100. Le graphique démarre le 31 janvier 2016, avec un cours du bitcoin de 378 dollars et 2 recherches Internet. Le 31 décembre 2017, on compte un cours de 14 340 dollars et 100 recherches. Les deux éléments chutent ensuite brutalement, avant de repartir à la hausse dès 2020 pour culminer début 2025 à un cours de 102 412 dollars et 34 recherches Internet. Ce graphique montre comme les hausses significatives de cours s’accompagnent d’une multiplication des recherches du terme « prix du bitcoin », sans pour autant que celle-ci reflète la tendance haussière à long terme du bitcoin.

Sources : Capital Group, Google Trends. Au 20 février 2025. Nombre maximal de recherches du terme « cours du bitcoin » par période donnée. La valeur 100 désigne le niveau auquel le terme a été le plus recherché. Une valeur de 50 signifie que le terme a été deux fois moins recherché par rapport au point haut de 100. Les cours du bitcoin sont fournis sur une échelle logarithmique et exprimés en USD.

Un historique de performance remarquable


Tout en rappelant que les résultats passés ne préjugent pas des résultats futurs, la progression rapide du bitcoin ces dernières années en a fait l’un des sujets d’actualité les plus populaires dans le monde de la finance.


« Le bitcoin est la classe d’actifs qui a affiché les meilleures performances ces cinq, dix et quinze dernières années », fait remarquer Mark Casey, gérant de portefeuille chez Capital Group, tout en précisant que c’est la seule cryptomonnaie à avoir un réel potentiel de développement.


La conception et les caractéristiques uniques du bitcoin apportent en effet des solutions à trois problèmes connus : 1) avec son architecture « peer-to-peer », nul besoin d’intermédiaires susceptibles de contrôler, de bloquer, voire d’annuler les transactions sur le bitcoin ; 2) le chiffrement de qualité « militaire » empêche la saisie ou la confiscation des bitcoins correctement stockés ; et 3) à la différence des métaux précieux comme l’or et l’argent, mais aussi des monnaies fiduciaires imprimées par les États, le bitcoin est disponible en quantité limitée et fixe, ce qui le met l’abri du phénomène d’inflation monétaire.


« Au vu de ces arguments, on comprend pourquoi ce type d’actif est attrayant pour des investisseurs vivant dans un régime autoritaire – soit 40 % de la population mondiale – ou méfiants des monnaies fiduciaires contrôlées par les États, explique Mark Casey. « Le bitcoin est ainsi le tout premier actif que les individus peuvent posséder sans être soumis aux contraintes des monnaies fiduciaires classiques. »


Qu’est-ce que le bitcoin ?


De toutes les monnaies virtuelles, le bitcoin est de loin celle qui utilise la cryptographie la plus avancée. Comme l’ethereum, le tether et le ripple, il ne repose sur aucune autorité centrale, banque ou État souverain.


La création du bitcoin remonte à 2008 avec la publication, par un programmeur anonyme utilisant le pseudonyme Satoshi Nakamoto, d’un livre blanc exposant les grandes lignes de la technologie requise pour pouvoir l’utiliser. Ce livre blanc décrit surtout le processus de « minage » (ou « mining » en anglais) qui permet de créer des bitcoins supplémentaires au moyen de calculs effectués par des algorithmes. Ces calculs, qui prennent un certain temps, permettent de sécuriser les transactions et de créer de nouveaux bitcoins. Un maximum de 21 millions de bitcoins peuvent être « minés », et plus le nombre de bitcoins produits augmente, plus les délais nécessaires pour en créer de nouveaux s’allongent.


À ce jour, plus de 25 000 cryptomonnaies reposent sur ce principe et plusieurs sociétés cotées sont actives dans l’achat, la vente ou le minage de cryptomonnaies. C’est par exemple le cas de Strategy (anciennement MicroStrategy), de Galaxy Digital, de MARA Holdings et de Riot Platforms.


La volatilité en pratique


Le marché des cryptomonnaies est soumis à une volatilité extrême : monnaie virtuelle peut ainsi fluctuer très rapidement après la diffusion de n’importe quel type d’informations, que celles-ci soient vraies ou fausses. Le bitcoin est la plus médiatisée de toutes, essentiellement en raison de sa capitalisation boursière de 1 900 milliards USD, la plus élevée du marché.


« Le bitcoin a tendance à attirer beaucoup l’attention à chaque fois que sa valeur s’envole », explique Alan Wilson, gérant de portefeuille chez Capital Group. Il faut toutefois garder à l’esprit qu’il peut tout autant s’effondrer. Les adeptes de la spéculation doivent donc s’attendre à une volatilité extrême dans les deux sens. »


La toute dernière envolée en date est survenue en novembre 2024, dans les jours suivant l’élection présidentielle américaine. Pour la première fois de son histoire encore relativement courte, le bitcoin a ainsi franchi la barre des 100 000 USD, porté par les espoirs que la nouvelle administration Trump adopterait une approche favorable au secteur des cryptomonnaies. Puis il est reparti à la baisse, pour s’établir autour de 87 000 USD au 25 février 2025.


Cette infographie explique les cinq étapes du processus de minage de bitcoins. L’en-tête indique qu’il y a environ 20 millions de bitcoins en circulation sur la qualité totale prévue de 21 millions. Étape 1 : Vérification des transactions À l’aide d’ordinateurs puissants, des individus (les « mineurs ») vérifient les transactions bitcoin récentes (les « blocs ») et les enregistrent sur un grand livre distribué (la « blockchain »). Étape 2 : délivrance d’une « preuve de travail » Les mineurs font la synthèse mathématique des données de transaction du bloc dans un « hash », c’est-à-dire une chaîne de 64 caractères aléatoires qui doit être plus petite que le « hash cible », à savoir la chaîne attendue par le réseau. Étape 3 : course pour arriver au hash cible De nombreux mineurs se livrent concurrence pour réussir à générer en premier le hash correspondant au hash cible. Ce processus quelque peu aléatoire prend du temps. Il nécessite également une importante puissance de calcul et de grandes quantités d’électricité. Étape 4 : ajout des blocs à la blockchain Les transactions vérifiées sont ajoutées à la blockchain. Étape 5 : Rémunération Le premier mineur à générer le bon hash reçoit un paiement en bitcoin, qui s’élève actuellement à 3,125 bitcoins. La rémunération baisse à mesure que de nouveaux bitcoins sont trouvés.

Comment répondre aux interrogations de vos clients ?


Une fois que vous avez clarifié les bases du bitcoin avec vos clients, quels aspects aborder ? Les professionnels de l’investissement de Capital Group qui suivent le secteur des cryptomonnaies en proposent quatre principaux.


1. Identifier les risques


Les investissements en cryptomonnaies en général, et en bitcoin en particulier, s’accompagnent de risques significatifs, désormais suffisamment bien documentés. Il est donc nécessaire de mener une recherche approfondie et de peser le pour et le contre avant de se lancer.


L’un des principaux risques est un renforcement des contrôles par les États, dont certains considèrent les cryptomonnaies comme une menace pour leur propre monnaie. C’est ainsi qu’entre 2013 et 2021, la Chine a successivement interdit les transactions bancaires en cryptomonnaies, les bourses de cryptomonnaies, puis le trading et le minage de cryptomonnaies.


Les États-Unis ont pour leur part envisagé à plusieurs reprises de réglementer davantage cette classe d’actifs, en particulier en 2022, après la faillite de la bourse FTX dont le fondateur, Sam Bankman-Fried, a été reconnu coupable de fraude et condamné à 25 ans d’emprisonnement pour avoir détourné l’argent de ses clients. Ce scandale a suscité des appels à mieux encadrer le secteur. Mais le Président Donald Trump étant considéré comme favorable aux cryptomonnaies, il est peu probable qu’il suive cette ligne, que ce soit par le biais de la SEC (gendarme de la bourse américaine) ou d’autres agences fédérales.


« Malgré les obstacles réglementaires et technologiques qui se sont imposés à elle au fil du temps, la communauté mondiale du bitcoin a démontré qu’elle était capable de s’adapter et d’innover », analyse Bobby Esnard, économiste chez Capital Group.


Au-delà des risques d’une réglementation accrue, citons également le vol de cryptomonnaies par piratage ou d’autres manœuvres frauduleuses, mais aussi la perte en cas d’oubli du mot de passe complexe associé.


2. Comprendre que le bitcoin n’offre aucune protection contre les corrections des actions


Les passionnés de bitcoin ont tendance à penser que les cryptomonnaies peuvent protéger d’une perte lorsque les marchés actions reculent. Si cette hypothèse s’est déjà vérifiée à plusieurs reprises, la corrélation s’avère limitée sur le long terme.


Ainsi, le bitcoin n’a offert aucune protection efficace pendant le marché baissier au début de la crise du covid en 2020, et il a plongé autant que les marchés actions en 2022.


Pour Jens Sondergaard, analyste spécialiste des devises chez Capital Group, « la capacité défensive du bitcoin reste à démontrer, de sorte que les investisseurs doivent faire preuve de prudence à l’heure d’imaginer sa réaction possible à différents contextes de marché. »


La corrélation entre le bitcoin et les marchés actions américains est irrégulière

Ce graphique illustre la corrélation, sur une échelle allant de -0,4 à 0,8, entre le cours du bitcoin et le cours de l’indice S&P 500, de 2013 à 2025. De 2013 à 2019, la corrélation est restée le plus souvent faible, voire négative, avec de brèves hausses au-dessus de 0,2 et quelques baisses en dessous de -0,2. À partir de 2020, la corrélation a brutalement augmenté, pour culminer au-dessus de 0,6 en 2021 et 2023, puis elle a fluctué au-dessus de 0 en 2024 et 2025. Ce graphique illustre donc la corrélation historiquement irrégulière entre le bitcoin et les marchés actions, avec un alignement plus marqué ces dernières années.

Sources : Capital Group, Standard & Poor’s. Au 20 février 2025. Corrélation quotidienne sur six mois.

3. Considérer l’investissement en bitcoins comme une occasion d’apprendre


Au vu des risques exposés ci-dessus, les clients souhaitant investir en bitcoins peuvent envisager de prendre une position limitée, représentant par exemple quelques pour cents de leur portefeuille, suggère Barbara Burtin, gérante de portefeuille chez Capital Group.


La détention d’une petite quantité de cryptomonnaie peut en effet s’inscrire dans une démarche d’apprentissage utile. Les investisseurs peuvent ainsi se familiariser avec cette classe d’actifs, évaluer leur véritable tolérance au risque et observer leur réaction à sa forte volatilité – une expérience en conditions réelles sur laquelle ils pourront ensuite s’appuyer pour envisager une exposition plus importante.


« Si l’un de vos clients souhaite réellement acheter des bitcoins, il est inutile de chercher à l’en dissuader, explique Barbara Burtin. Car outre les gains potentiels liés à un tel investissement, le fait d’en détenir une petite quantité sera à coup sûr une expérience riche d’enseignements – pour vous comme pour votre client. »


Avec le lancement de plusieurs ETF (fonds indiciels cotés) associés au bitcoin ces quatre dernières années, il est désormais plus facile que jamais de s’exposer à cette classe d’actifs, qui devient, de ce fait, de plus en plus acceptée dans le secteur des services financiers.


4. Investir dans une optique de long terme


Même si vous jugerez peut-être plus prudent de déconseiller à vos clients d’acheter des bitcoins ou d’autres cryptomonnaies, sachez qu’il existe malgré tout de bonnes raisons d’explorer ensemble les options existantes. Ce serait d’ailleurs là une bonne occasion de sensibiliser vos clients à l’importance d’investir sur le long terme, en plus de vous permettre de connaître leur véritable tolérance au risque.


Tout le monde a entendu parler des gains rapides que le trading de bitcoins peut permettre d’engranger sur des périodes relativement courtes. Mais ces profits sont minimes comparés à ceux qui peuvent être réalisés en conservant des actifs pendant de nombreuses années, souligne Barbara Burtin.


« Je préfère envisager le bitcoin comme un investissement réalisé dans une optique de long terme plutôt que comme une opportunité de trading à court terme. Le bitcoin étant un actif par nature volatil, une approche de long terme peut, comme dans le cas des actions, aider les clients à lisser leurs gains. »


Et Barbara Burtin de conclure : « Sachant que la psychologie joue un rôle crucial dans l’investissement, une allocation en cryptomonnaies peut constituer un révélateur utile du comportement de vos clients ».



Carl Kawaja est gérant de portefeuille actions chez Capital Group et possède 37 ans d’expérience dans le secteur de l’investissement. Il est Chairperson de Capital Research and Management Company. Il est titulaire d’un MBA de Columbia University et d’une licence de Brown University.

Mark Casey est gérant de portefeuille actions chez Capital Group et possède 24 ans d’expérience dans le secteur de l’investissement. Il est titulaire d’un MBA de Harvard et d’une licence de Yale.

Barbara Burtin est gérante de portefeuille actions chez Capital Group et possède 16 ans d’expérience dans le secteur de l’investissement. Elle est titulaire d’un MBA avec mention de Wharton School (université de Pennsylvanie) et d’un master en finance de HEC Paris.


Restez à l’écoute des perspectives de notre équipe d’investissement.

Inscrivez-vous dès maintenant pour recevoir tous les quinze jours dans votre boîte de réception des idées et des articles d'actualité de l'industrie.

En cliquant sur S'ABONNER, vous confirmez que vous avez lu et que vous acceptez la politique de confidentialité et la clause de non-responsabilité de Capital Group.

Les résultats passés ne préjugent pas des résultats futurs. Il est impossible d’investir directement dans les indices, qui ne sont pas gérés. La valeur des investissements et le revenu qu’ils génèrent ne sont pas constants dans le temps, et les investisseurs ne sont pas assurés de récupérer l’intégralité de leur mise initiale. Les informations fournies dans le présent document ne constituent pas une offre de conseil en investissement, en fiscalité ou autre, ni une sollicitation à l’achat ou à la vente de titres.

Les déclarations attribuées à un individu représentent les opinions de ce dernier à la date de leur publication, et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de Capital Group ou de ses filiales. Sauf mention contraire, toutes les informations s’entendent à la date indiquée. Certaines données ayant été obtenues de tiers, leur fiabilité n’est pas garantie.

Capital Group gère des actions par le biais de trois entités d’investissement, qui décident en toute indépendance de leurs investissements et de leurs votes par procuration. Les professionnels de l’investissement obligataire assurent la recherche et la gestion d’actifs obligataires par le biais de Capital Group. Pour ce qui concerne les titres apparentés à des titres de participation, ils agissent uniquement pour le compte de l’une des trois entités d’investissement en actions.