Capital IdeasTM

Perspectives d’investissement de Capital Group

Categories
Technologie et innovation
Les médias du futur : à vos manettes
Jody Jonsson
Gérante de portefeuille d’actions
Martin Romo
Gérant de portefeuille actions

En janvier, en l’espace de seulement 21 jours, la transformation rapide du paysage du secteur de l’audiovisuel et des loisirs a inspiré trois opérations de grande envergure.


Microsoft a dévoilé son intention d’acheter l’éditeur de jeux vidéo Activision Blizzard, auteur des sagas emblématiques Call of Duty et World of Warcraft, pour un montant de 75 milliards USD. Take-Two Interactive a pour sa part annoncé la cession, pour 12,7 milliards USD, de l’éditeur de jeux mobiles Zynga, qui a notamment créé FarmVille. Et Sony a convenu de racheter Bungie, créateur des très populaires Halo et Destiny, pour la somme de 3,6 milliards USD.


Si elles aboutissent, ces trois opérations de fusion-acquisition injecteraient pas moins de 85 milliards USD dans le segment le plus dynamique du secteur de l’audiovisuel, celui du jeu vidéo. L’acquisition d’Activision – la plus importante jamais signée par Microsoft – pourrait propulser le géant américain des logiciels au sommet de l’industrie du jeu (un marché estimé à 200 milliards USD), juste derrière le chinois Tencel.


L’attrait mondial pour les jeux offre un tremplin aux leaders du secteur en Asie et aux États-Unis

Video game chart

Sources : Capital Group, Newzoo. Les chiffres d’affaires trimestriels sont des estimations de la société de recherche Newzoo, au 30 septembre 2021.

Stimulée en partie par le formidable essor des jeux vidéo durant la crise sanitaire, l’évolution du paysage du secteur de l’audiovisuel transforme la manière dont les individus interagissent et se divertissent, dans un monde où la consommation de télévision traditionnelle et la fréquentation des cinémas reculent fortement. Une dynamique qui rend les jeux interactifs encore plus précieux aux yeux de Microsoft, Sony et consorts.


« Cette évolution témoigne à mon sens de la puissance et de l’attrait que les jeux vidéo ont désormais acquis », raconte Martin Romo, gérant de portefeuille chez Capital Group. « L’industrie mondiale des jeux vidéo donne accès à des moyens captivants et bon marché de se divertir, et elle dépasse déjà le marché du cinéma en revenu brut annuel. Je pense que sa croissance pourrait se poursuivre, voire s’accélérer ces prochaines années. »


Dans le streaming et les réseaux sociaux, la concurrence s’intensifie


La transformation concerne aussi d’autres domaines du monde de l’audiovisuel.


« Nous observons une autre thématique majeure : de nombreuses entreprises tentent leur chance hors de leur métier d’origine », fait remarquer Jody Jonsson, gérante de portefeuille chez Capital Group. « Par le passé, chacune avait sa spécialité, mais aujourd’hui, elles n’hésitent pas à aller voir ce qui se passe chez les autres. »


Par exemple, Netflix – leader incontesté du streaming vidéo – subit la concurrence féroce d’Amazon et d’Apple, mais aussi de sociétés historiques comme Disney : en moins de trois ans, le service de streaming Disney+ a conquis 130 millions d’abonnés.


Dans le segment des réseaux sociaux, en attirant des hordes de jeunes friands de séquences vidéo courtes, TikTok se pose en sérieux rival de Meta Platforms, la maison mère de Facebook. Ce à quoi Facebook a réagi en lançant sa propre offre de vidéos courtes, appelées « Reels », au succès certes croissant, mais moins rapide que celui de TikTok, qui caracole en tête des applications les plus téléchargées sur l’année 2021.


Dans le secteur de l’audiovisuel, certaines batailles ont été perdues il y a bien longtemps. Par exemple, l’effondrement des audiences dans la télévision traditionnelle, en particulier chez les plus jeunes, laisse entrevoir la disparition des bouquets de chaînes par câble, jadis incontournables dans les foyers américains. Un transfert en masse, vers le streaming, des événements sportifs diffusés en direct et des bulletins d’information pourrait en effet sonner le glas de la télévision par câble telle que nous la connaissons.


Aux États-Unis, les jeunes délaissent de plus en plus la télévision payante 

Future Media Metaverse Chart

Sources : Capital Group, Nielsen. Télévision traditionnelle : télévision diffusée en direct et enregistrements de la télévision diffusée en direct (à l’aide, par exemple, d’un disque dur).

L’audiovisuel, un secteur régulièrement bouleversé


« Si certains y voient une révolution, nous ne voyons que l’évolution naturelle du secteur de l’audiovisuel et des loisirs », explique Brad Barrett, analyste actions chez Capital Group qui suit ce secteur depuis une vingtaine d’années.


« Chaque changement technologique a été très déstabilisant pour le secteur : l’arrivée d’Internet au début des années 2000, puis l’essor de YouTube, des réseaux sociaux, des smartphones et du streaming vidéo. Et il n’y a pas de raison que cela soit différent avec les prochaines innovations. »


« Que l’on ne se méprenne pas : il se passe beaucoup de choses en ce moment dans ce secteur, mais il faut savoir qu’il est coutumier des bouleversements. »


Brad Barrett observe toutefois une nouvelle tendance intéressante : la mondialisation de la production et de la consommation de contenus. Ainsi, trois des séries Netflix les plus appréciées – Squid Game, Lupin et Money Heist – ont été filmées respectivement en Corée du Sud, en France et en Espagne. Et alors que les sous-titrages étaient auparavant dissuasifs pour de nombreux spectateurs non natifs, les contenus en VOST sont aujourd’hui légion.


« Grâce aux technologies, les consommateurs de partout dans le monde regardent des contenus produits partout dans le monde. C’est une formidable évolution, une tendance très positive à mon sens, et une réelle avancée pour la créativité mondiale », se réjouit Brad Barrett.


Le métavers, prochain agent disruptif ?


Quelle sera la prochaine source de perturbation dans le secteur de l’audiovisuel ?


Si l’on en croit la multiplication des gros titres sur ce sujet, le métavers fait partie des candidats sérieux. Mais entre média d’avenir et utopie en réalité virtuelle, les avis à son sujet sont partagés.


Selon la définition des technologues, le métavers est un univers numérique offrant une immersion totale et sans limites, dans lequel les utilisateurs peuvent interagir, réaliser des transactions, jouer, assister à des concerts, regarder des films, se réunir avec leurs collègues et pratiquer une infinité d’autres activités, le tout à partir d’avatars qu’ils se sont créés.


Cette idée semble tellement puissante que Facebook est devenu Meta Platforms en 2021, avec l’ambition de se convertir en « géant du métavers ». Mais la concurrence promet d’être rude. Microsoft a déclaré que l’acquisition d’Activision est en partie motivée par son ambition de développer des contenus attrayants pour le métavers, un monde dans lequel les casques de réalité virtuelle pourraient devenir aussi courants que les smartphones.


Quantité d’autres sites Internet indépendants se consacrent aussi au métavers, parmi lesquels Sandbox, créé en 2012, et Decentraland, lancé trois ans plus tard. Les utilisateurs de ces sites achètent déjà des terrains, maisons et objets d’art virtuels, dans la plupart des cas au moyen de cryptomonnaies (Bitcoin, Ethereum, Cardano ou encore Solana).


Le terme métavers a été inventé par Neal Stephenson dans son roman Snow Crash, paru en 1992 et traduit sous le titre français Le samouraï virtuel. Ernest Cline a ensuite popularisé le concept en 2011, dans son livre de science-fiction Ready Player One adapté au cinéma, une référence incontournable pour quiconque s’intéresse au métavers.


Autrement dit, ce concept n’a rien de nouveau, explique Peter Eliot, gérant de portefeuille chez Capital Group.


« Lorsque je demande à mes amis ce qu’ils pensent de la réalité virtuelle, je constate qu’ils sont rares à l’avoir essayée. Mais cela changera rapidement, et il est important que les investisseurs ne tardent pas pour prendre la pleine mesure du métavers. Il se passe déjà beaucoup de choses et son développement devrait être exponentiel. Pour moi, ce n’est pas dans 10 ans que cela se passera, car le métavers est déjà une réalité. »


 


Face à l’essor du métavers, les besoins en matière de bande passante devraient s’envoler

Global cross border chart

Sources : Capital Group, TeleGeography. Données réelles jusqu’en 2020. Les chiffres de 2021-2023 sont des estimations.

 



Jody Jonsson a 31 ans d'expérience dans le domaine de l'investissement, dont 29 au sein de Capital Group. Elle a couvert des industries telles que l'assurance et les produits de consommation courante. Elle est titulaire d'un MBA de Stanford, et d’une licence de Princeton. Jody est détentrice de la certification CFA ® et est membre du CFA Institute.

Martin Romo est gérant de portefeuille actions chez Capital Group et possède 31 ans d’expérience en matière d’investissement (au 31 décembre 2022). Il est président de Capital Research Company et siège au Comité de direction de Capital Group. Il est titulaire d’une licence de l’université de Californie, Berkeley, et d’un MBA de Stanford.


SUR LE MÊME THÈME

Les résultats passés ne préjugent pas des résultats futurs. Il est impossible d’investir directement dans les indices, qui ne sont pas gérés. La valeur des investissements et le revenu qu’ils génèrent ne sont pas constants dans le temps, et les investisseurs ne sont pas assurés de récupérer l’intégralité de leur mise initiale. Les informations fournies dans le présent document ne constituent pas une offre de conseil en investissement, en fiscalité ou autre, ni une sollicitation à l’achat ou à la vente de titres.

Les déclarations attribuées à un individu représentent les opinions de ce dernier à la date de leur publication, et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de Capital Group ou de ses filiales. Sauf mention contraire, toutes les informations s’entendent à la date indiquée. Certaines données ayant été obtenues de tiers, leur fiabilité n’est pas garantie.

Capital Group gère des actions par le biais de trois entités d’investissement, qui décident en toute indépendance de leurs investissements et de leurs votes par procuration. Les professionnels de l’investissement obligataire assurent la recherche et la gestion d’actifs obligataires par le biais de Capital Group. Pour ce qui concerne les titres apparentés à des titres de participation, ils agissent uniquement pour le compte de l’une des trois entités d’investissement en actions.